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La Bourse de Paris dévisse en raison de craintes ravivées concernant la guerre commerciale

La Bourse de Paris, à l'image des autres places européennes, a fortement décroché jeudi (-3,32%), les investisseurs voyant leurs espoirs d'une amélioration des relations commerciales sino-américaines douchés après l'arrestation d'une haute responsable du chinois Huawei.

L'indice CAC 40 a décliné de 163,91 points pour tomber à 4.780,46 points, au plus bas depuis début février 2017. La veille, il avait fini en recul de 1,36%.

Après avoir ouvert en nette baisse, la cote parisienne n'a cessé de s'enfoncer et la chute s'est accélérée après l'ouverture de Wall Street.

"Nous sommes en train d'enregistrer la plus mauvaise séance depuis le Brexit en 2016" a relevé auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

Selon lui, l'arrestation au Canada de la directrice financière du groupe chinois Huawei, qui semble compromettre la trêve dans la guerre commerciale sino-américaine annoncée ce week-end, ne permet pas d'expliquer à elle seule une telle débâcle.

"C'est en ensemble d'événements [qui jouent]. Il y a bien sûr ce dossier commercial sur lequel il n'y a pas beaucoup d'optimisme des investisseurs, mais il y a également des craintes sur la croissance et la situation économique", a expliqué M. Tuéni.

Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécoms, a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver. Les Etats-Unis réclament son extradition et une audition pour sa remise en liberté conditionnelle doit avoir lieu vendredi, selon le ministère de la Justice canadien. Selon des informations de presse, Washington soupçonnerait Mme Meng de violation des sanctions américaines contre l'Iran.

"Le Brexit, la négociation autour du budget italien, l'incertitude autour du pétrole et d'une nouvelle baisse de production" ont également pesé sur le marché, selon M. Tuéni.

"Cela fait beaucoup d'éléments sachant que des niveaux techniques clés ont été franchis et les investisseurs cèdent un peu à la panique avec des mouvements qui s'enchaînent", a-t-il complété.

Aux Etats-Unis, le secteur privé a nettement moins embauché en novembre, et moins que prévu par les analystes, selon les données de l'enquête mensuelle d'ADP publiées jeudi.

Les commandes industrielles y ont par ailleurs reculé de 2,1% au mois d'octobre, tandis que le ralentissement de la hausse de la productivité au troisième trimestre a été confirmé.

Enfin, le déficit commercial des Etats-Unis s'est une nouvelle fois creusé en octobre pour atteindre un niveau inédit en dix ans, sous l'effet d'importations record et d'une baisse des exportations.

En matière de valeurs, le secteur technologique, fragilisé par les craintes de regain de tensions sino-américaines, a fini en queue de peloton. STMicroelectronics a reculé de 5,98% à 12,11 euros et Soitec de 5,88% à 48,94 euros.

Le secteur automobile a également souffert, à l'instar de Peugeot (-2,97% à 18,11 euros), Renault (-4,17% à 57,39 euros) ou Michelin (-3,83% à 86,90 euros).

Sanofi a baissé de 3,14% à 75,62 euros, après avoir annoncé 670 suppressions de postes dans ses fonctions support en France d'ici à fin 2020, sur une base volontaire, dans le cadre d'un nouveau plan mondial de transformation.

  1. Euronext CAC40

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