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La Bourse de Paris de nouveau bousculée par la guerre commerciale

La Bourse de Paris a clôturé en baisse jeudi (-0,68%), à nouveau bousculée par un énième rebondissement dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

L'indice CAC 40 a perdu 37,39 points, à 5.460,98 points, dans un volume d'échanges étoffé de 4,2 milliards d'euros. La veille, il avait fini en légère baisse de 0,23%.

La cote parisienne a ouvert dans le rouge et a accentué son repli au cours de la séance.

"Le mouvement de stress du jour est évidemment lié aux craintes de voir l'administration américaine accroître la pression commerciale à l'encontre de la Chine", a observé auprès de l'AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

"Ce marché estival reste toujours secoué par ce même thème des tensions commerciales", a-t-il ajouté.

Globalement jusqu'ici, "il semble persuadé que l'exécutif américain envoie d'abord des messages agressifs pour arriver à un accord mais, pour l'instant, nous n'avons assisté à aucune marche arrière et il est difficile de voir comment cela peut se finir rapidement", selon l'analyste

L'administration Trump a annoncé mercredi qu'elle envisageait de taxer encore davantage les marchandises chinoises pour "encourager" Pékin à mettre fin à ses pratiques commerciales "déloyales". La Chine a, comme toujours, rétorqué en dénonçant "un chantage".

"Il y a peut-être aussi des questions autour des politiques monétaires", a estimé M. Baradez, "avec une crainte implicite des marchés face à des banques centrales décidées à aller vers toujours plus de normalisation, alors même que l'administration américaine ne relâche pas la pression".

La Banque d'Angleterre a décidé jeudi à l'unanimité, et sans surprise, de relever son taux d'intérêt, pour la deuxième fois depuis la crise financière, tandis que la Réserve fédérale américaine a opté pour le statu quo mais en insistant bien sur la "forte croissance de l'activité économique" qui augure d'un geste prochain de resserrement.

- Amundi recherché -

Dans ce contexte, les indicateurs du jour sont passés au second plan. Les prix à la production industrielle dans la zone euro ont progressé de 0,4% en juin et, aux États-Unis, les commandes industrielles en juin ont accéléré tandis que les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont augmenté moins que prévu.

En matière de valeurs, Société Générale a perdu 2,25% à 37,12 euros, malgré une hausse de 9,3% de son bénéfice net, à 1,15 milliard d'euros, au deuxième trimestre qui, un an plus tôt, avait souffert d'une charge de près de 1 milliard liée au règlement d'un litige.

AXA a pris 1,04% à 21,91 euros, dans la foulée des annonces d'un bénéfice net en baisse au premier semestre par rapport à la même période en 2017, sous l'effet principalement d'éléments exceptionnels et de la cession d'Axa Life Europe (ALE) pour 1,165 milliard d'euros.

Amundi a largement bénéficié (+5,44% à 61,62 euros) du bond de 58% de son bénéfice net, à 454 millions d'euros, au premier semestre 2018, toujours porté par le dynamisme de ses activités internationales.

Le contexte tendu sur le plan commercial a pesé sur les valeurs minières, à l'instar d'ArcelorMittal (-3,13% à 27,26 euros) et d'Eramet (-3,14% à 80,30 euros).

Le secteur automobile n'a pas non plus été épargné. Peugeot a reculé de 2,27% à 24,06 euros et Renault de 1,82% à 72,40 euros.

Sodexo a été pénalisé (-2,78% à 91,68 euros) par un abaissement de sa recommandation par Bernstein.

CGG a progressé de 1,65% à 2,34 euros, profitant de son retour dans le vert au deuxième trimestre et de la confirmation de ses perspectives annuelles dans un contexte d'"amélioration graduelle du marché".

Carmat a bondi de 6,55% à 21,95 euros, bénéficiant de l'annonce du succès de la première transplantation cardiaque chez un patient ayant précédemment reçu un de ses coeurs artificiels dans le cadre d'une étude clinique.

  1. CAC 40 Euronext

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