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La Caisse des dépots va décentraliser ses décisions d'investissements

La Caisse des dépôts va décentraliser ses décisions en matière d'investissements, a déclaré mercredi son directeur général, Eric Lombard, au moment où le bras financier de l'Etat veut rendre plus visible son soutien aux "territoires".

"La moitié des décisions d'investissements devront dorénavant être prises par les délégations régionales", a déclaré M. Lombard lors d'une audition au Sénat, sans préciser la proportion actuelle.

Depuis son arrivée fin 2017 à la tête de la Caisse, qui finance notamment le logement social à partir des livrets A, M. Lombard met l'accent sur la lutte contre la fracture territoriale. Présenté fin mai, son premier grand projet, baptisé "banque des territoires", réorganise en ce sens le fonctionnement de l'institution.

"Je souhaite donner à partir de l'année prochaine un double objectif aux responsables des régions" à la Caisse, a ajouté mercredi M. Lombard. "Un objectif en montant d'investissements (...) et un objectif en nombre d'investissements pour que les petits investissements ne soient pas oubliés."

Le directeur général précise qu'il s'agira de réorienter des effectifs de la Caisse vers les régions, et non d'accentuer son maillage territorial quand bien même il reconnaît qu'avec seulement une trentaine d'implantations, ses délégués "font beaucoup de voiture".

La Caisse espère voir 20 milliards annuels transiter par la "banque des territoires", légèrement plus que dans l'organisation passée. Si les annonces faites mercredi par M. Lombard concernent les investissements, ce sont les prêts qui restent au centre de l'offre: l'institution a prêté l'an dernier 15 milliards d'euros au logement social et 2 milliards aux collectivités.

Sur un autre plan, M. Lombard s'est employé à rassurer les sénateurs au moment où l'exécutif prépare une réforme de la gouvernance de la Caisse, via la loi "Pacte" sur le financement de l'économie présentée en juin.

La loi prévoit de retirer la supervision de la Caisse à son conseil de surveillance pour la confier, comme les autres établissements financiers, au gendarme du secteur bancaire: l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Le gouvernement veut aussi renforcer la place de personnalités nommées par l'Etat à la commission de surveillance, ce qui inquiète certains parlementaires quant à un manque d'indépendance face à l'exécutif.

"Est ce qu'aujourd'hui je suis indépendant ? Oui. Est ce que je le serai demain ? Oui", a promis M. Lombard, notant que les parlementaires - sénateurs et députés - continueraient à constituer le plus gros bloc au sein de la commission.

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