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Manifestation contre l'accaparement des terres par des investisseurs chinois

Plus d’une centaine d’agriculteurs, venus de toute la France, ont manifesté mercredi à Murs (Indre) sur une parcelle appartenant à un consortium chinois pour dénoncer l’accaparement des terres par des sociétés étrangères à l’agriculture, a constaté un correspondant de l'AFP.

Avec trois tracteurs, les manifestants ont semé de l'herbe sur la parcelle occupée.

"La terre est là pour faire vivre des familles de paysans et produire de la nourriture. Ici, les propriétaires sont venus faire un business, de la spéculation boursière autour de l’agriculture en s’accaparant du foncier", s’insurge Laurent Pinatel, paysan dans la Loire et porte-parole de la Confédération paysanne.

Sur les 1.600 hectares, le consortium chinois produit du blé destiné au marché mondial.

"Les investisseurs chinois ont acheté à plusieurs propriétaires, ont pris des parts sociales ou monté des sociétés, de façon tout à fait légale alors qu’un contrôle des structures sur la vente ou les locations de foncier existe en France. Il s’est avéré inefficace. Il faut que les parlementaires fassent dès l’automne une loi sur le partage et le portage du foncier", a estimé M. Pinatel.

En marge d’un déplacement dans l’Allier, Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture, a précisé à l’AFP qu’une mission parlementaire travaille sur le dossier et qu'il attend "le retour de cette mission pour pouvoir faire des propositions concrètes".

Nicolas Calame, porte-parole de la Confédération Paysanne dans l'Indre, estime que le cas du département est "emblématique". "Le problème n’est pas que les propriétaires soient chinois. C’est aussi scandaleux quand des Français s’accaparent des terres en Ukraine ou en Pologne. Nous demandons juste que le droit d’usage prévale sur le droit de propriété. Les paysans qui vivent de la terre doivent en avoir le plein usage, pas les salariés de grands fonds de pension".

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