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La justice enquête sur le marché des voitures-radars confiées au privé, annonce Anticor

Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête après une plainte d'Anticor qui dénonce des soupçons de "favoritisme" dans le marché juteux des radars embarqués confié par l'Etat à des sociétés privées, a annoncé l'association anticorruption mercredi.

Cette enquête préliminaire, révélée par Le Canard enchaîné, fait suite à la plainte de l'association déposée le 18 janvier concernant les conditions d'attribution de ces nouveaux marchés visant à "externaliser" le pilotage de voitures banalisées embarquant des radars automatiques.

Selon cette plainte, dont l'AFP a eu connaissance, Anticor visait "deux marchés publics faramineux" passés entre l'Etat et la société Fareco, filiale du groupe de BTP Fayat, "en violation totale de la législation en matière de marchés publics". Déposée contre X, elle vise indirectement le ministère de l'Intérieur et l'entreprise, comme bénéficiaire.

Anticor épingle particulièrement un contrat de près de 53,8 millions d'euros passé le 1er février 2017 entre la place Beauvau et la société.

Or pour l'association, le contrat a été remporté en dehors de tout appel d'offres, au motif que la société était la seule en mesure de produire un certificat d'homologation du matériel.

Cet argument technique rendait selon le ministère impossible toute concurrence, mais il est contesté par l'association pour qui "la mise en concurrence était non seulement possible, mais obligatoire", selon son communiqué.

Dans le domaine très sensible de la sécurité routière, l'externalisation d'une partie du contrôle routier est destinée, selon les autorités, à permettre aux forces de l'ordre de se concentrer sur d'autres missions. Après une expérimentation à partir de février 2017 en Normandie, elle est entrée en vigueur dans cette région en décembre.

Alors que les opposants crient à une "privatisation", le gouvernement martèle que les employés de sociétés privées se contenteront de piloter les voitures: les véhicules "appartiennent toujours à l’Etat", les zones de contrôle sont choisies par les autorités et le système de flash ne nécessite aucune intervention humaine.

Anticor avait déjà déposé une première plainte en novembre 2015, soupçonnant la société de services numériques Atos d'avoir été favorisée dans l'attribution de marchés publics de radars automatiques. Le PNF avait ouvert une enquête pour favoritisme en mars 2016.

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