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La SNCF veut un rapprochement entre Eurostar et Thalys

La SNCF veut entamer le rapprochement de ses filiales Eurostar et Thalys, qui assurent des liaisons à grande vitesse vers Londres et le Benelux pour créer une entreprise européenne plus efficace, a annoncé vendredi son patron Guillaume Pepy.

"Combiner les deux réseaux" a trois avantages, a-t-il expliqué à des journalistes: "faire un bout de l'Europe de la grande vitesse", "simplifier la vie des gens" et augmenter la fréquentation.

"On pense qu'il y a un potentiel de l'ordre de 30 millions" de voyageurs sur les deux réseaux, contre 18,5 millions en 2018, a relevé le dirigeant.

"Notre objectif (...), c'est de créer une entreprise européenne qui va permettre de faciliter le transport de ville à ville entre les pays et qui va concurrencer l'aérien et la voiture", a noté Rachel Picard, la directrice générale de SNCF Voyages.

La mise en commun des ressources d'Eurostar et Thalys, notamment de leurs flottes et de leurs systèmes d'information et de distribution --avec notamment un programme de fidélité commun--, permettrait d'être plus efficace, plaide la SNCF.

Le projet de rapprochement, baptisé "Green Speed", a été présenté vendredi aux conseils d'administration des actionnaires des deux compagnies. Une fois qu'il sera "précisément défini", il devra être soumis à l'approbation desdits conseils, à l'information-consultation des représentants du personnel ainsi qu'à l'autorisation de la Commission européenne.

La fusion, si elle se fait, devrait prendre "entre dix-huit mois et deux ans", selon Guillaume Pepy. Et ni le siège de la future entité --Eurostar est actuellement basée à Londres et Thalys à Bruxelles--, ni la marque qui serait choisie au final n'ont encore été décidés, a-t-il affirmé.

"Dans ce projet, Bruxelles jouerait pleinement son rôle de plaque tournante, positionnée au centre des différentes liaisons et villes desservies", a indiqué Sophie Dutordoir, directrice générale de la SNCB et présidente du conseil d’administration de Thalys.

"Ce rapprochement entre Thalys et Eurostar arriverait à un bon moment et il ne pourrait qu'être positif pour l'ensemble des voyageurs. Il s'agirait en effet d'une alliance forte de compétences ferroviaires et d'actionnaires stables", alors que "le train est plus que jamais la solution durable, sûre, rapide et efficace pour effectuer ses déplacements en Europe", a-t-elle affirmé, citée dans un communiqué.

La compagnie Eurostar est détenue à 55% par la SNCF, à 40% par le consortium Patina Rail --composé pour 30% de la Caisse de dépôt et placement du Québec et 10% du fonds britannique Hermes Infrastructure-- et à 5% par la SNCB belge. Assurant des liaisons à grande vitesse entre Londres et Paris, Bruxelles et Amsterdam via le tunnel sous la Manche, elle a transporté 11 millions de passagers en 2018, pour un chiffre d'affaires de 1,15 milliard d'euros.

Thalys, filiale à 60% de la SNCF et de 40% de la SNCB, a transporté 7,5 millions de personnes entre la France, la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas l'an dernier, et réalisé un chiffre d'affaires de 527 millions d'euros.

"L'idée est de développer et d'étendre" ce double réseau, et la SNCF "souhaite à l'évidence garder le contrôle" de l'ensemble, a souligné Guillaume Pepy.

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