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La transformation de la Gare du Nord subit un contretemps

La nouvelle Gare du Nord sera-t-elle, comme prévu, prête pour les Jeux Olympiques de 2024 ? Le gigantesque projet de transformation subit un contretemps avec le blocage de son permis de construire, alors que les travaux doivent commencer à partir de la fin d'année.

La décision est passée inaperçue fin juin, avant d'être repérée mardi par l'agence News Tank Cities. La Commission départementale d'aménagement commercial (CDAC), a rendu un avis défavorable sur "l'extension de 16.321 mètres carrés de l'ensemble commercial (...) situé au sein de la Gare du Nord".

Or, cette extension est l'un d'un pilier de la transformation à venir de la première gare d'Europe, un projet gigantesque qui doit être mené à bien d'ici à 2024 pour les Jeux Olympiques de Paris.

Menée par une coentreprise entre Auchan, via sa foncière Ceetrus (66%), et SNCF Gares & Connexions (34%), la restructuration de la Gare du Nord doit permettre, pour 600 millions d'euros, d'en tripler la surface d'ici à 2023, aboutissant à un espace total de plus de 100.000 mètres carrés pour répondre à la hausse du trafic.

Le projet prévoit l'ajout d'une aile entière afin d'y créer un terminal de départs séparé des arrivées. Parallèlement, les espaces de services et de commerces doivent être multipliés avec principalement des commerces et de la restauration.

C'est sur ce volet commercial que s'est prononcée défavorablement la CDAC, une commission chargée de se prononcer sur les principaux projets de commerces: elle est présidée par le préfet et composée d'élus et d'experts en matière d'urbanisme.

Son avis défavorable a une conséquence bien concrète: il empêche le préfet de délivrer un permis de construire. Dans le cas de la transformation de la gare, la demande de permis a été déposée au printemps et la coentreprise, baptisée StatioNord, comptait sur une délivrance assez rapide pour envisager des travaux avant la fin de l'année.

"L'avis de la CDAC n'a pas d'incidence sur le calendrier du projet", a assuré à l'AFP la société. "Nous avions anticipé et intégré ce type de décision administrative dans notre planning général."

La réglementation prévoit un délai d'un mois après l'avis pour déposer un recours, puis quatre mois pour qu'une nouvelle décision soit rendue. Un appel reste ensuite possible devant la justice administrative.

- Cas semblable à Montparnasse -

Pour l'heure, la société compte sur une nouvelle décision d'ici à fin novembre, puis sur un permis de construire fin 2019 ou début 2020.

Elle rappelle qu'un projet semblable, la rénovation de la gare Montparnasse en train d'être menée par le promoteur Altarea Cogedim, avait initialement rencontré un obstacle semblable avant d'obtenir gain de cause à la suite d'un recours.

"StatioNord (poursuit) donc sereinement le projet en association étroite avec la prefecture de région et la ville de Paris", assure le groupe.

Ce contretemps intervient au moment où Ceetrus - ancien Immochan - est englué depuis des années dans un autre énorme projet, la création au nord-est de Paris d'Europacity, un parc géant de commerces de loisirs. Porté de concert avec le conglomérat chinois Wanda, le projet oscille entre revers et feux verts administratifs, alors qu'il suscite des oppositions politiques, écologistes et de la part de certains riverains.

En ce qui concerne la Gare du Nord, la société entre Ceetrus et la SNCF a mené une concertation publique au printemps avec les habitants du quartier, notamment pour examiner l'insertion de la gare dans ce quartier.

Sans remettre en cause le coeur du projet, la concertation a abouti à quelques amendements, dont des espaces verts plus importants qu'initialement prévu, ainsi que le potentiel retour d'un bureau de Poste au sein de la gare.

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