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Le FMI exhorte l'Arabie saoudite à contenir ses dépenses publiques

Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté l'Arabie saoudite à limiter les dépenses publiques après la hausse des prix du pétrole, alors que le déficit budgétaire se creuse.

Il a appelé le premier exportateur mondial de pétrole à poursuivre les "changements structurels audacieux" et à "résister à la tentation de réorienter les dépenses publiques en fonction de la hausse des prix du pétrole".

Cet appel fait suite à une visite d'une équipe du FMI pour évaluer l'économie saoudienne qui a connu des réformes sans précédent, notamment des réductions des subventions à l'énergie et des impôts indirects.

"L'Arabie saoudite fait de bons progrès dans la mise en oeuvre de son ambitieux programme de réformes", a aussi souligné le FMI dans un communiqué mardi soir.

L'économie saoudienne s'est contractée de 0,7% l'an dernier en raison de la faiblesse des prix du pétrole, pour la première fois depuis 2009. Un retour à la croissance est prévu cette année.

L'Arabie saoudite a pris une série de mesures pour réduire sa dépendance totale à l'égard des revenus pétroliers, en particulier après l'effondrement des prix du brut en 2014.

Ces mesures comprenaient la hausse des prix du carburant et de l'électricité, l'imposition de lourdes taxes aux travailleurs expatriés et aux personnes à leur charge et l'introduction de la TVA, entrée en vigueur début 2018.

"La TVA est une étape importante dans le renforcement de la culture fiscale et de l'administration fiscale du pays", a déclaré le FMI, ajoutant que "de nouvelles hausses progressives des prix de l'énergie devraient se poursuivre".

- "Avantages sociaux" -

Des chiffres du ministère des Finances publiés la semaine dernière ont montré qu'en dépit d'une augmentation des recettes publiques au premier trimestre, les dépenses ont également grimpé en flèche, ce qui a entraîné une hausse du déficit budgétaire.

Selon le ministère, les recettes ont augmenté de 15% par rapport à la même période l'an dernier pour atteindre 44,3 milliards de dollars, grâce à une augmentation de 63% des revenus non pétroliers, principalement des impôts indirects.

Dans le même temps, les dépenses ont augmenté de 18% pour atteindre 53,5 milliards de dollars, ce qui fait apparaître un déficit budgétaire de 9,2 milliards de dollars, en hausse de 31% par rapport à la même période l'an dernier.

Le groupe de réflexion économique Jadwa, basé à Ryad, a déclaré qu'une part importante de l'augmentation des dépenses était due à des "avantages sociaux" plus élevés.

"Le budget du premier trimestre 2018 montre que les efforts du gouvernement pour augmenter les recettes non pétrolières vont dans le sens de la planification, avec des augmentations considérables des recettes fiscales", a déclaré Jadwa dans un rapport la semaine dernière.

Jadwa a estimé que la hausse des prix du pétrole devrait améliorer la situation budgétaire en 2018 avec un déficit inférieur aux prévisions.

L'Arabie saoudite ne cesse d'afficher des déficits budgétaires qui ont totalisé 260 milliards de dollars depuis 2014. Au cours de la même période, le royaume a retiré 260 milliards de dollars de ses réserves fiscales et a levé 130 milliards de dollars de dette pour financer le déficit.

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