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Le G20 aux prises avec une Europe en panne, veut avancer sur les paradis fiscaux

Les ministres des Finances des pays du G20 se retrouvent jeudi et vendredi à Washington, une nouvelle fois confrontés au marasme économique en Europe et divisés quant aux moyens d'y remédier.

Les grands argentiers des pays riches et émergents espèrent en revanche progresser dans la lutte contre les paradis fiscaux à l'occasion de leur dîner de travail jeudi soir, qui sera suivi d'une réunion vendredi matin.

Plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, veulent avancer sur l'échange automatique d'informations, seul moyen selon eux de lutter efficacement contre l'évasion fiscale. Ces échanges se font aujourd'hui "à la demande", uniquement en réponse à une requête officielle, ce qui est jugé largement insuffisant par certains Etats et les ONG engagés dans la lutte contre les paradis fiscaux.

L'OCDE présentera vendredi aux ministres du G20 un rapport préconisant de faire de cet échange automatique d'informations le nouveau "standard mondial" pour améliorer la transparence financière. Les Etats-Unis et plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne, y sont favorables, mais il n'est pas sûr que le G20 leur emboîte le pas, selon une source européenne.

Mais c'est surtout le marasme en Europe qui inquiète les économies les plus importantes de la planète. Le ministre australien des Finances, Wayne Swan, a fustigé mercredi une "austérité stupide" en Europe qui pèse sur la relance de l'économie mondiale. La veille, les Etats-Unis s'étaient inquiétés d'une demande "anémique" dans la zone euro et d'une "fatigue de l'austérité" menaçant certains pays de la région engagés dans des plans d'assainissement budgétaire.

La zone euro, objet de toutes les inquiétudes depuis plus de trois ans, s'est défendue de ces critiques dans une tribune parue jeudi dans le New York Times et l'International Herald Tribune. La réponse de l'Europe à la crise "a porté ses fruits", assurent ainsi cinq responsables européens, dont Jeroen Dijsselbloem, président de l'Eurogroupe et Olli Rehn, commissaire européen en charge des Affaires économiques, présents cette semaine à Washington.

Cavalier seul

Le G20 n'en devrait pas moins confirmer les objectifs de réduction de moitié des déficits publics fixés en 2010 au sommet de Toronto pour l'horizon 2013.

Les ministres veulent maintenant examiner quelle suite ils entendent donner à cette stratégie de réduction de l'endettement pour les années à venir.

Certains préconisent de fixer à 90% du produit intérieur brut (PIB) le niveau souhaitable de la dette d'un pays, mais cet objectif chiffré reccueille peu d'enthousiasme, y compris de la part de l'Allemagne. Berlin entend maintenir les objectifs de Toronto et avancer pour la suite, mais sans objectif chiffré, a indiqué cette semaine une source gouvernementale allemande.

Le marasme économique en Europe a une nouvelle fois contraint le Fonds monétaire international (FMI) à réviser à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour cette année, à 3,3% contre 3,5% anticipés en janvier.

Du coup, certains sont tentés de faire cavalier seul pour s'en sortir, à l'instar du Japon. Tokyo a récemment annoncé des mesures radicales dans l'espoir d'en finir avec la baisse des prix qui mine son économie depuis des années. Cette politique monétaire ultra accommodante, lancée par la Banque du Japon, a eu pour conséquence immédiate de faire fortement baisser le yen, au grand dam de ses partenaires, à commencer par les Etats-Unis.

"Il est impératif que tous les membres du G20 respectent leur récent engagement à ne pas cibler les taux de change de leur monnaie en vue d'en tirer un avantage concurrentiel", a ainsi rappelé mercredi le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew.

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