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Le Golfe de Guinée, repaire de pirates

(Belga) Le Golfe de Guinée, où un tanker avec à son bord 17 marins géorgiens, a disparu depuis une semaine, est devenu ces dernières années l'épicentre de la piraterie maritime en Afrique.

Siphonnage de pétrole à bord de cargos détournés, pêche illicite, trafics en tous genres: la zone côtière qui s'étend sur 5.700 km du Sénégal à l'Angola a volé la vedette au Golfe d'Aden, où le phénomène, un temps spectaculaire, a considérablement diminué devant le déploiement d'une armada militaire internationale. Sur les six premiers mois de l'année, six équipages de navire ont été kidnappés par des pirates à travers le monde, tous dans le Golfe de Guinée, avait souligné le Bureau maritime international (BMI) dans un rapport publié fin juillet. En 2017, sur 16 incidents à travers le monde où des bateaux ont essuyé des coups de feu, sept ont été recensés dans le Golfe de Guinée. Dix prises d'otages de 65 membres d'équipages au total ont été perpétrées l'an dernier dans les eaux au large du Nigeria. Les pirates opérant au large du Nigeria, du Togo ou du Bénin sont généralement bien armés et violents. Ils détournent parfois les navires pendant plusieurs jours, le temps de piller les soutes, et brutalisent les équipages, de moins en moins enclins à naviguer dans ces eaux. D'autres les relâchent après paiement d'une rançon. En février dernier, un pétrolier battant pavillon panaméen, avec 22 marins indiens et 13.500 tonnes de carburant à bord, avait ainsi été retenu pendant cinq jours par des pirates au large du Bénin, avant d'être relâché avec son équipage et sa cargaison. La piraterie dans le Golfe, qui abrite les deux principaux pays producteurs d'or noir d'Afrique subsaharienne, le Nigeria et l'Angola, a sérieusement perturbé cette voie de transport maritime international et coûté des milliards de dollars à l'économie mondiale. Les 17 pays de la région - dont les capacités de surveillance et de défense maritime sont limitées et disparates - tentent depuis quelques années de renforcer leurs moyens d'intervention et de mettre en place une collaboration régionale plus étroite, avec l'aide notamment des Etats-Unis et de la France. (Belga)

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