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Le groupe Prisa (El Pais) annonce un rééchelonnement de sa lourde dette jusqu'en 2022

Le groupe de presse espagnol Prisa est parvenu à un accord avec ses créanciers pour rééchelonner sa lourde dette, dont une partie arrivait à échéance en 2018, sur cinq ans, a-t-il annoncé mardi soir.

"L'accord ne prévoit pas d'amortissements obligatoires pendant trois à compter d'aujourd'hui et jusqu'en décembre 2020, avec un calendrier de remboursements postérieurs adapté", aux revenus attendus du groupe, jusqu'en 2022, écrit El Pais mardi soir.

La dette atteignait au 3e trimestre 1,45 milliard d'euros. Près de 900 millions arrivaient à échéance en 2018.

Mi-octobre, le groupe avait annoncé une augmentation de capital de 450 millions d'euros pour renforcer sa position, affaiblie par cette importante dette.

Prisa avait alors annoncé qu'il travaillait à son rééchelonnement "de manière à ce que le groupe puisse s'appuyer sur une structure financière stable et soutenable", sans donner de date.

Le quotidien El Pais explique mardi soir que l'accord avec les créanciers entrera en vigueur le 30 juin au plus tard, une fois finalisée l'augmentation de capital, qui permettra de couvrir une partie de ces créances.

Il annonce au passage une série de nominations à la tête du groupe, dont celle d'Augusto Delkader Teig, qui devient son nouveau directeur éditorial.

M. Delkader a derrière lui une longue carrière au sein du groupe, notamment à la tête de la radio Cadena Ser et de la division radio de Prisa.

L'annonce intervient alors que Juan Luis Cebrian, le président de Prisa et premier directeur du journal El Pais fondé en 1976 après la mort du dictateur Francisco Franco, annonce son départ progressif.

Cebrian, 73 ans, président depuis 2012 et contesté par certains actionnaires en raison des mauvais résultats de Prisa, reste président du journal, mais il est remplacé à la tête de Prisa par Manuel Polanco, un des fils du fondateur Jesus Polanco.

El Pais, le premier quotidien espagnol, réputé de centre gauche, avait durement souffert, comme tous les médias en Espagne, de la crise qui a secoué le pays à partir de 2008, et de la chute des recettes publicitaires, entraînant des centaines de suppressions de postes.

Actuellement l'actionnaire majoritaire est un fonds d'investissement, Amber (32%), même si la famille Polanco reste présente dans son capital à hauteur de 17,5% environ, aux côtés notamment de la banque britannique HSBC (14,4%), du groupe de telecoms espagnol Telefonica, de Banco Santander, la première banque espagnole, et CaixaBank, la troisième.

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