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Le livre français "très dynamique" à l'international... à condition d'être traduit

Près de 13.500 titres français ont été cédés à des éditeurs étrangers en 2017 générant une source de revenus importante pour les maisons d'édition, selon le rapport annuel du Syndicat national de l'édition (SNE) publié jeudi.

L'année 2017 a été morose pour le secteur de l'édition avec un chiffre d'affaires global en baisse de 1,61% à 2,79 milliards d'euros et des ventes en recul de 1,05% avec 430 millions d'exemplaires écoulés (contre plus de 434 millions en 2016) mais dans ce paysage un peu sombre on relève l'"activité très dynamique à l'international", se réjouit le SNE dans son rapport.

Le nombre de contrats de cessions, de droits de traductions et de coédition a progressé de 9,4% par rapport à l'an passé.

Comme l'an passé, la Chine reste un eldorado pour les éditeurs français avec quelque 2.400 titres cédés (ou coédités) à des éditeurs chinois. Le chinois reste aussi la principale langue de traduction des ouvrages français (16% du total) devant les langues italienne (9%), espagnole (9%), allemande (6%) et anglaise (6%).

Le produit des cessions de droits a rapporté près de 138 millions d'euros aux éditeurs (en hausse de 4,37% par rapport à 2016). Par le revenu qu'elles génèrent, les cessions de droits "participent à l'équilibre financier des maisons d'édition", a souligné le syndicat professionnel des éditeurs.

Ce sont les titres de littérature jeunesse, de bande dessinée et de fiction qui ont le plus de succès. A elles seules, ces trois catégories représentent 72% des titres cédés à des éditeurs étrangers.

A l'inverse, le nombre de titres étrangers traduits en français s'élève à 12.340 contre 13.089 en 2016, soit une baisse de 5,7%.

L'anglais demeure la langue la plus largement traduite vers le français avec 7.642 titres, soit 62% du total. Le japonais (13%), l'allemand (6%) et l'italien (5%) arrivent ensuite.

- Mystère hongrois -

A l'export, les livres en français ne font pas mauvaise figure et pas seulement dans le monde francophone.

Le chiffre d'affaires généré par le livre français à l'export est stable à 667,1 millions d'euros par rapport à 2016 et participe à hauteur de 18,8% au chiffre d'affaires global de l'édition française.

La majorité (53,2%) des livres exportés en français l'ont été sans surprise vers la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Canada notamment la province francophone du Québec mais les ventes ont progressé dans l'ensemble de l'UE notamment en Pologne (+55%) et surtout en Hongrie (+222%) pour des raisons que le SNE ne parvient pas à expliquer.

Les exportations de livres en français vers le Maghreb accusent une baisse sensible sauf au Maroc et sont stables en Afrique francophone subsaharienne.

Malgré la crise économique provoquée par l'afflux massif de réfugiés en provenance de Syrie, le Liban, îlot francophone au Proche-Orient, garde sa place de 11e marché des exportations de livres français avec des achats atteignant près de 10 millions d'euros, selon les statistiques des douanes.

Alors que les auteurs ont de plus en plus de mal à vivre de leur plume, le rapport du SNE note que les droits d'auteur ont progressé de 1,64% par rapport à 2016 et que leur montant s'élève à 476,2 millions d'euros.

Concernant la production éditoriale, le SNE a recensé la parution de 104.671 titres en 2017 dont 47.538 nouveautés. Mais si le nombre de titres a légèrement progressé par rapport à 2016, les éditeurs se sont montrés "extrêmement prudents" pour les tirages.

Qu'il s'agisse des réimpressions et plus encore des nouveautés, les éditeurs font désormais le choix d'imprimer moins d'exemplaires.

La production en nombre d'exemplaires est ainsi passée de 553 millions en 2016 à 552,8 millions en 2017. Le tirage moyen d'un livre est d'environ 5.000 exemplaires seulement.

L'édition en format numérique continue de progresser avec un chiffres d'affaires de 201,7 millions d'euros en progression de 9,8% par rapport à 2016.

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