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Le yuan au plus haut depuis deux ans face à un dollar affaibli

La monnaie chinoise est montée lundi à un sommet depuis plus de deux ans face au dollar, à la faveur d'un accès de faiblesse du billet vert et après un nouveau relèvement par Pékin du taux de référence du yuan.

La banque centrale chinoise (PBOC) a remonté lundi à 6,4574 yuans pour un dollar, contre 6,4932 points vendredi, le taux-pivot autour duquel le renminbi (autre nom du yuan) est autorisé à fluctuer. C'est sa plus forte hausse quotidienne depuis trois mois.

Dans la foulée, la monnaie s'est renchérie sur le marché des changes intérieur chinois, grimpant selon Bloomberg jusqu'à 6,4138 yuans pour un dollar, son plus haut niveau depuis décembre 2015, une progression de quelque 0,80% par rapport à vendredi.

Le yuan semblait surtout profiter mécaniquement de l'affaiblissement du dollar, qui évoluait lundi à ses plus bas niveau face à l'euro depuis plus trois ans, après un accord de coalition gouvernementale en Allemagne et à l'orée d'un lundi férié aux Etats-Unis (Martin Luther King Day).

La Chine continue certes d'encadrer la convertibilité du yuan, qui ne peut fluctuer que dans une fourchette quotidienne de 2% de part et d'autre du taux-pivot déterminé par la PBOC, mais celle-ci assure tenir compte des pressions du marché.

Or, aidé par la stabilisation de l'économie chinoise, le yuan s'est déjà nettement apprécié depuis l'été face au dollar, gagnant plus de 6% sur l'ensemble de 2017. Son renchérissement s'est accentué ces dernières semaines.

L'annonce vendredi par Pékin d'une nouvelle poussée de l'excédent commercial des Etats-Unis avec la Chine en 2017, à un niveau record, pouvait également contribuer lundi à l'attractivité du yuan.

Par ailleurs, la PBOC a récemment modifié sa méthode de calcul du taux-pivot quotidien: une décision qui devrait l'amener à accorder un rôle plus important au marché, et qui a pu aussi encourager la récente hausse de la monnaie.

Après une dévaluation de 5% orchestrée en août 2015 par Pékin, le renminbi était resté jusqu'à mi-2017 sous forte pression en raison d'une conjoncture chinoise morose, d'un dollar fort, et -- surtout -- de colossales fuites de capitaux hors du pays.

La Chine avait adopté, dès 2015, des mesures drastiques pour limiter cette hémorragie de capitaux, et s'était efforcée d'enrayer la dégringolade du yuan en puisant dans ses abondantes réserves de changes.

A l'inverse, Donald Trump, avant d'être élu président des Etats-Unis, avait accusé Pékin de sous-évaluer délibérément sa devise afin d'avantager les exportations chinoises.

Mais de l'avis des experts, ces interventions sur le marché ont pratiquement cessé ces derniers mois, tandis que le yuan continuait de s'apprécier face à l'affaiblissement continu du dollar.

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