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Les agriculteurs poursuivent leurs "contrôles" et leurs barrages

Les agriculteurs ont mené mardi de nouvelles actions pour réclamer notamment de meilleurs prix pour leurs produits, installant des barrages sur des autoroutes et menant des "contrôles" de cantines, d'abattoirs ou encore de grossistes dans diverses régions.

Plusieurs centaines d'agriculteurs lorrains, éleveurs comme céréaliers, ont dressé des barrages filtrants avec leurs tracteurs sur l'A4 et l'A31, provoquant des bouchons de plusieurs kilomètres, et saturant le réseau secondaire adjacent pendant une partie de la journée.

Ces barrages ont été levés en fin d'après-midi, a indiqué à l'AFP le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de Moselle, Jean-Marc Brême.

"Nous avons intercepté du soi-disant lait français emballé en Allemagne, des pêches italiennes et de la viande bovine argentine", a-t-il dit, expliquant qu'une petite partie de ces chargements avait été déversée sur la chaussée, et soulignant n'avoir trouvé que très peu de produits français dans les camions "contrôlés".

Dans le Gers, quelques centaines d'agriculteurs ont dressé des barrages filtrants aux entrées du village gersois de Marciac, hôte depuis lundi du plus important festival de jazz de France, a constaté une journaliste de l'AFP.

Un agriculteur distribuait notamment à une entrée du village des tracts où était inscrit "WANTED" au-dessus d'une photo du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui avait été annoncé dans le village mardi mais qui finalement ne devait pas venir.

Les agriculteurs du Gers souhaitent rencontrer le Premier ministre Manuel Valls, attendu mercredi à Marciac. "La première chose que nous allons demander (à M. Valls, ndlr), c'est de changer de ministre" de l'Agriculture, a dit le président de la FDSEA du département, Bernard Malabirade.

- 'Contrôles' de grossistes et de cantines -

Dans les Pyrénées-Atlantiques, quelque 200 éleveurs ont procédé mardi à des "inspections" d'abattoirs et de grossistes en divers points du département, et d'une société de transformation (Pedavia) à Saint-Palais.

Dans cette dernière, "on a trouvé des choses plus que choquantes. Des bêtes nées en Autriche, élevées en Allemagne et abattues en Pologne. 90% des bêtes passent par des pays étrangers, que ce soit du porc, du mouton ou de la vache", a déclaré à l'AFP Jean-Marc Couturejuzon, président des Jeunes Agriculteurs 64, coorganisateurs des actions avec la FDSEA 64.

A Rouen, des "contrôles" ont visé les cantines de la préfecture de Haute-Normandie et du Conseil régional.

A la préfecture, "on a trouvé de la terrine de lapin chinoise, du bœuf espagnol, de la joue de porc congelée allemande, des champignons de Paris polonais, des tomates belges", a indiqué à la presse Stéphane Donckele, secrétaire général de la FDSEA de Seine-Maritime.

"Il y avait aussi beaucoup de produits conditionnés en France, mais dont l'origine était incertaine", a-t-il précisé.

A Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, quelques dizaines de tracteurs ont convergé vers le centre, à l'appel de la Confédération paysanne et de l'Apli (association des producteurs de lait indépendants), se contentant de défiler en cortège pour se démarquer des actions de la FNSEA.

Malgré les mesures obtenues vendredi sur le lait, "on a toujours un problème de surproduction, il faut réguler la production", a dit à l'AFP Matthieu Marcon, de la Confédération paysanne de l'Ain.

Dans l'Indre, une centaine d'éleveurs ont bloqué plusieurs grandes surfaces, devant lesquelles du fumier a été déversé tandis que des tracteurs bloquaient les accès.

Lundi, les agriculteurs avaient notamment installé des barrages dans le Bas-Rhin, à la frontière allemande, pour dénoncer les "distorsions de concurrence" existant, selon eux, en faveur de leurs homologues étrangers, et bloqué l'autoroute Paris-Rennes.

Dans le cadre du plan d'urgence décidé la semaine dernière pour soutenir les éleveurs, Stéphane Le Foll a annoncé mardi que les jeunes éleveurs en difficulté pourraient bénéficier d'un report du remboursement de leur dette. L'endettement des éleveurs constitue l'un des principaux problèmes du secteur.

Plusieurs ministres ont par ailleurs rendu compte mardi au Premier ministre de "la mise en oeuvre des décisions prises le 22 juillet" dans le cadre du plan d'urgence, a-t-on appris auprès de Matignon.

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