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Les auteurs des fusillades aux Etats-Unis: deux jeunes Blancs emplis de haine

Les auteurs des fusillades du week-end aux Etats-Unis étaient deux jeunes hommes blancs consumés par la haine, des immigrés surtout hispaniques pour l'un, du monde entier avec une aversion particulière envers les femmes pour l'autre.

Les mobiles du tireur d'El Paso, Patrick Crusius, 21 ans, sont clairs: il avait mis en ligne un manifeste anti-immigrés avant d'ouvrir le feu samedi dans un hypermarché de cette ville du Texas, à la frontière avec le Mexique, faisant 22 morts et de nombreux blessés.

Ceux de Connor Bretts, 24 ans, qui a tué neuf personnes dont sa soeur la nuit suivante à Dayton (Ohio) avant d'être abattu par la police, sont plus flous. Mais plusieurs anciens camarades de classe interrogés dans les médias se rappellent de son agressivité, notamment envers la gent féminine.

Le premier a été interpellé et se trouve en détention au Texas, où il encourt la peine de mort. Selon le chef de la police locale Greg Allen, il est "dans un état de choc" mais n'a exprimé aucun remords pour ses actes.

Avant de commettre son carnage, il avait publié sur internet un document reprenant les thèses de la suprématie blanche. Il y dénonçait une "invasion hispanique du Texas" et louait l'auteur du massacre dans des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts le 15 mars).

D'après les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme a roulé une dizaine d'heures depuis la banlieue de Dallas où il vivait, pour semer la mort près de El Paso, où 83% de la population est hispanique.

- "Ca craint de travailler" -

Ses grands-parents, assaillis par les médias, ont publié un communiqué pour expliquer qu'il habitait bien chez eux pendant ses études sur un campus voisin, mais qu'il avait déménagé il y a six semaines.

Selon des documents de justice, il était sans activité depuis cinq mois. "Je n'ai pas envie de faire grand chose à part le strict nécessaire", a-t-il écrit sur sa page LinkedIn.

"En général, ça craint de travailler mais je pense que je pourrais faire une carrière dans l'informatique", avait-il ajouté. "Je passe environ huit heures derrière un écran, j'imagine que ça me donne de l'expérience..."

Selon la chaîne CNN, un compte Twitter qui semble lui avoir appartenu, comprend de nombreux messages au sujet du président Donald Trump. Il avait également "liké" une photo, datant de plusieurs années, d'armes à feu disposées pour former les lettres du nom du milliardaire républicain.

- "Energie sombre" -

Dans le cas de Dayton, aucun élément n'indique "un mobile raciste", mais le tireur avait manifesté de l'intérêt pour certaines "idéologies violentes", a fait savoir mardi le FBI sans donner de détails.

Un compte Twitter, que lui attribue CNN, le présente comme proche de l'extrême gauche et des mouvements "antifa" (antifascistes).

Plusieurs de ses anciens camarades de classe ont rapporté des éléments troublants sur son passé.

Selon eux, il avait notamment été expulsé de son école il y a une dizaine d'années après avoir dressé une liste de garçons "à tuer" et de filles "à violer".

"Il était particulièrement haineux avec les femmes parce qu'elles ne voulaient pas sortir avec lui", a déclaré au journal New York Times Mika Carpenter, 24 ans, qui l'a connu dès ses 13 ans.

Selon Buzzfeed, il était membre d'un groupe de heavy metal du style dit "pornogrid", dont les paroles font référence en des termes crus à la violence sexuelle.

Un de ses amis, Demoy Howell, a raconté au journal local Dayton Daily News, qu'il avait "toujours été un type bizarre" à "l'énergie sombre". "Il avait un humour noir, il faisait des blagues sur des gens mourants", a-t-il raconté.

Pour M. Howell, le carnage de Dayton n'a pas été motivé par une haine contre une population particulière --les femmes ou les Noirs- : "c'est plus un crime qui dit +je déteste tout le monde+".

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