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Les gestionnaires d'actifs, premiers actionnaires du CAC 40 (étude)

Une proportion grandissante de gestionnaires d'actifs ont pris part au capital des sociétés du CAC 40 depuis 2012 tandis que l'Etat français et les investisseurs individuels ont vu dans le même temps leur participation reculer, révèle mardi une étude d'Euronext.

Fin 2016, les gestionnaires d'actifs détenaient plus du quart (25,9%) de l'actionnariat connu du CAC 40, soit 350 milliards d'euros investis au travers de quelque 15.000 fonds, contre 22% en 2012, selon l'opérateur boursier européen.

Euronext a analysé l'actionnariat des 40 plus grandes entreprises françaises cotées entre 2012 et 2016.

"Cette étude est forcément incomplète puisque les données ne sont pas disponibles à 100% et que nous nous sommes arrêtés à fin 2016", a précisé Nicolas Rivard, directeur de l'innovation d'Euronext, à l'occasion de la présentation de l'étude à l'occasion de la Conférence annuelle du marché boursier.

L'opérateur boursier européen s'est basé à la fois sur des données publiques publiées par les sociétés émettrices, sur les informations fournies par Morningstar, qui recense les positions de plus de 80.000 fonds dans le monde et enfin sur des données du fournisseur de services financiers Factset (concernant les fonds souverains, les Etats étrangers et les fonds de pension).

Mais Euronext n'a pu identifier ainsi que 60% de l'actionnariat du CAC 40, le reste restant inconnu.

"Le but est bien d'apporter un premier baromètre (...) qui permette année après année de suivre l'évolution de cet actionnariat", a ajouté M. Rivard.

Parmi les gestionnaires d'actifs, cinq poids lourds possédaient 7,1% de l'actionnariat connu du CAC 40 en 2016: les américains Blackrock et Vanguard, qui sont les deux premiers gestionnaires d'actifs mondiaux, avec respectivement 2,3% et 2% de l'indice, suivis par les français Amundi (1,1%) et Natixis (1%), puis par l'américain The Capital Group (0,7%).

Au sein de ces actifs sous gestion, la part des fonds passifs, qui répliquent des indices, a progressé sur la période étudiée à un rythme beaucoup plus rapide (+3%) que celle des fonds actifs (+1,7%), remarque Euronext.

De son côté, l'actionnariat familial est resté stable entre 2012 et 2016, à environ 10%, avec 19 sociétés sur 40 au sein desquelles des familles ou fondateurs ont été identifiés.

La part du lion revient au groupe familial Arnault qui était, en valeur, le premier actionnaire connu du CAC 40 fin 2016 avec 43 milliards d'euros, issus principalement de sa participation de 46% au capital de LVMH, soit 3,2% de l'ensemble de l'indice.

- Désengagement de l'Etat français -

La participation de l'Etat français a en revanche fortement reculé depuis 2012 pour s'établir à 3% fin 2016, représentant 40 milliards d'euros, contre 6% (57 milliards d'euros) quatre ans plus tôt, "soit une baisse en valeur de 30%", a souligné M. Rivard.

"Cela provient d'une part de la sortie d'EDF de l'indice en 2015 et d'autre part de la cession d'actions de l'APE et la CDC dans plusieurs sociétés du CAC 40", explique Euronext.

De même, sur un périmètre constant de 15 sociétés ayant communiqué cette information depuis 2012, la part de l'actionnariat individuel est tombée à 8,1% en 2016, contre 9,4% quatre ans auparavant.

La part du CAC 40 détenue par des Etats étrangers (en direct ou via des fonds souverains) a en revanche peu varié en quatre ans, passant de 3% à 2,7%.

"Toutes les sociétés du CAC 40 ont un Etat étranger comme actionnaire, en direct ou au travers d'un fonds souverain", souligne l'opérateur boursier.

Le premier présent au capital de l'indice est le fonds souverain norvégien, à hauteur de 1,6% en 2016. "Ce chiffre est plus que la somme de tous les autres Etats identifiés dans le CAC 40", a indiqué Nicolas Rivard.

Le fonds souverain norvégien "est investi dans 39 des 40 sociétés du CAC 40 à fin 2016, pour 21 milliards d'euros. A titre de comparaison: la part connue des fonds qataris reste stable autour de 0,2% du CAC 40 et le fonds souverain chinois représente 5 fois moins en valeur", observe Euronext.

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