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Les moments marquants du mandat de Pierre Gattaz

Du million d'emplois promis à la loi Travail en passant par la saga sur la représentativité patronale, le mandat de Pierre Gattaz à la tête du Medef, qui a débuté en 2013, a été marqué par plusieurs grands moments et des déclarations choc.

Un million d'emplois

C'est la promesse emblématique du mandat de Pierre Gattaz, qui a fait couler beaucoup d'encre. Le numéro un du Medef a évoqué dès fin 2013 cet objectif d'un million d'emplois net crées en cinq ans, puis arboré un pin's jaune affichant cet engagement, suscitant de nombreuses railleries et de l'agacement au sein même de l'organisation patronale.

Finalement, si entre 2012 et 2014, la France a détruit des emplois, elle en a créé entre 2015 et 2017 un peu plus de 600.000, à la faveur de la reprise économique. Aujourd'hui, Pierre Gattaz est persuadé que l'Hexagone peut franchir "cette barre du million dans les 18 prochains mois".

Pacte de responsabilité

En janvier 2014, François Hollande, qui a déjà mis en place le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), annonce un "pacte de responsabilité" instaurant des baisses de cotisations patronales et des mesures de réduction fiscales pour les entreprises, destinées à stimuler les embauches et l'investissement. Ce pacte représente un coût annuel d'environ 40 milliards d'euros pour l'Etat en rythme de croisière, ce qui soulève de nombreuses critiques, certains appelant à imposer aux entreprises des contreparties, fermement rejetées par Pierre Gattaz. "Il n'y aura pas de contreparties, nous ne sommes pas dans une cour d'école", assène-t-il.

Loi Travail et ordonnances

Gros chantier réclamé par l'ensemble du patronat, entamé en 2015 sous la présidence de François Hollande, la loi Travail qui veut faire notamment primer l'accord d'entreprise sur l'accord de branche, jette des centaines de milliers de personnes dans la rue. En plein conflit, Pierre Gattaz compare dans un entretien au Monde des militants CGT à des "terroristes" et des "voyous", ce qui lui vaut d'être assigné en justice pour diffamation, ce dont il est relaxé plus tard. Le texte est finalement adopté au moyen d'un triple recours au 49-3.

Si "le projet de loi final n'a que peu à voir avec l'ambition initiale", il aura permis "aux ordonnances portées par Emmanuel Macron d'être adoptées plus facilement quelques mois plus tard", estime Pierre Gattaz dans un opuscule faisant le bilan de son mandat.

Ces ordonnances, largement ratifiées fin 2017, instaurent notamment la fusion des instances représentatives dont le CHSCT, un barème pour les indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, et transforment le compte pénibilité, bête noire du patronat, en compte de prévention.

Représentativité patronale

C'est sous le mandat de Pierre Gattaz qu'est réalisée la première mesure du poids de chaque organisation patronale. Si le Medef reste bien la première organisation patronale de France, grâce au nombre de salariés qu'elle représente, cette pesée, dont les résultats ont été annoncés en 2017, révèle que loin des 750.000 entreprises adhérentes revendiquées jusqu'alors, elle n'en compte que 123.387, soit moins que la CPME et l'U2P, qui avaient elles aussi gonflé leurs chiffres.

Impôt sur la fortune

Durant son mandat, Pierre Gattaz n'aura eu de cesse de réclamer la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF), un "poison" selon lui. Il obtient victoire avec l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, qui décide de le remplacer par un impôt sur la fortune immobilière.

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