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Les opposants à un parc éolien au large des plages du Débarquement déboutés

Le Conseil d’État français a débouté les opposants à un projet de parc de 75 éoliennes en mer à une dizaine de kilomètres au large de Courseulles-sur-Mer et des plages normandes du Débarquement, dans le nord-ouest du pays, a-t-on appris jeudi.

La juridiction, qui statue sur la bonne application de la loi, a rejeté mercredi le pourvoi formé par cinq associations militant pour la protection de l'environnement ou pour l'inscription des plages du Débarquement au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Le pourvoi visait à faire annuler l'autorisation d'exploiter ce parc, délivrée en juin 2016 puis confirmée par une cour administrative d'appel après un recours des opposants en 2017.

L'avocat des associations requérantes, Francis Monamy, avait souligné lors de l'audience la spécificité du parc de Courseulles-sur-Mer et, notamment, les risques liés à la présence dans les fonds marins de "très nombreuses mines et bombes" de la Seconde Guerre mondiale.

Il avait également mis en avant l'incidence de la réalisation d'un tel parc de 50 km2, comprenant 75 éoliennes géantes, hautes de quelque 180 mètres, sur le projet de classement des plages du Débarquement au patrimoine mondial de l'Humanité.

"C'est triste car notre demande n'a même pas été jugée recevable et cette décision ouvre la voie à l'autorisation d'autres parcs éoliens", a déclaré à l'AFP Hervé Texier, président de l'association Belle Normandie Environnement.

Un second pourvoi devant le Conseil d'État doit être déposé selon lui après le rejet, début avril, par la cour administrative d'appel d'un recours visant à faire annuler la convention de concession d'utilisation du domaine public maritime pendant 40 ans du parc offshore.

Une quinzaine d'associations, dont des pêcheurs, ont par ailleurs déposé plainte auprès de la Commission européenne contre l'ensemble des projets éoliens normands.

Le parc éolien en mer du Calvados, d'une puissance totale de 450 mégawatts, doit alimenter en électricité près de 630.000 personnes à horizon 2021.

Les parcs éoliens en mer dans cette région, au large de Fécamp, de Courseulles-sur-Mer et de Saint-Brieuc sont les premiers, avec celui de Saint-Nazaire, plus au sud sur la côte ouest, attribués en 2012 par appel d'offres gouvernemental. Celui de Saint-Brieuc a été attribué à l'Espagnol Iberdrola et les trois autres (Courseulles, Fécamp et Saint-Nazaire) à EDF, l'électricien français.

Les premiers parcs d'éoliennes en mer français devraient entrer en service au mieux en 2021 ou 2022, un net retard par rapport à l'Europe du nord.

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