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Les poissonniers du Vieux-Port verbalisés pour ne pas avoir apposé le nom latin sur leurs étals

"C'est une galéjade !": les poissonniers du Vieux-Port de Marseille ne décolèrent pas samedi après la verbalisation de plusieurs d'entre-eux il y a une semaine pour ne pas avoir inscrit le nom latin des poissons sur leurs étals.

"Les clients ne font même pas la différence entre la rascasse et le rouget, qu'est-ce qu'on vient nous demander de mettre le nom en latin !", s'agace Marie qui a été verbalisée pour la première fois en 25 ans de métier.

Comme elle, une dizaine de poissonniers vendant chaque matin leur marchandise sur le célèbre Vieux-Port ont été sanctionnés le 14 juin à l'occasion d'une opération de contrôle mobilisant une vingtaine d'agents des services de l'Etat (Directions départementales des territoires et de la mer, de la protection des populations et de la Direccte). Il leur est notamment reproché de ne pas avoir affiché le nom scientifique des poissons comme le veut la réglementation européenne et pour d'autres ne pas avoir affiché les prix.

"Ce sont des bureaucrates qui ne connaissent pas le terrain. Aucun client me demande le nom en latin", poursuit Marie.

"Les contrôles c'est bien, mais de cette façon et pour ce motif c'est exagéré", peste aussi Abdel alors que les touristes affluent en ce samedi matin sur le marché.

Patrick, revendeur de poisson, a lui vu toute sa marchandise saisie pour être détruite par les contrôleurs car il ne pouvait pas justifier la zone dans laquelle son poisson avait été pêché.

"J'ai voulu appeler le pêcheur mais ils ne m'ont pas laissé faire. C'est une honte, ils auraient au moins pu donner tout ça aux pauvres", s'emporte le commerçant qui risque entre 400 et 1.500 euros d'amende et attendait sa convocation au tribunal.

Les services de contrôle n'étaient pas joignables samedi.

"Emmanuel Macron m’a garanti, après avoir éclaté de rire quand je le lui ai appris, que les poissonnières du Vieux-Port n’auraient désormais plus à écrire, en latin, le nom des poissons qu’elles vendent...", a indiqué pour sa part dans un communiqué le maire, Jean-Claude Gaudin qui a déjeuné vendredi avec le président de la République.

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