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Les rapprochements au sein de l'automobile européenne depuis une vingtaine d'années

Les discussions engagées entre Fiat Chrysler et PSA font suite à une série de rapprochements, réussis ou ratés, de l'histoire de l'automobile européenne depuis une vingtaine d'années, où Fiat, Chrysler et PSA ont déjà joué un rôle.

- Fiat-Renault, un mariage avorté -

Annoncé en fanfare en mai 2019, un projet de mariage de Fiat-Chrysler avec Renault, le numéro un français de l'automobile, avorte brutalement un mois plus tard.

Le groupe italo-américain jette l'éponge faute d'un engagement du français, freiné par l'Etat actionnaire.

La méga-fusion devait créer le numéro 3 mondial de l'automobile, voire le numéro 1, très largement devant les rivaux Toyota et Volkswagen, en agrégeant aussi les ventes des partenaires japonais de Renault, Nissan et Mitsubishi.

- Renault-Nissan, une vieille alliance ébranlée -

En 1999, le français Renault fait coup double en acquérant 36,8% du capital du japonais Nissan au bord de la faillite, puis en mettant la main sur la marque roumaine Dacia.

Le constructeur nippon est redressé sous la houlette du PDG de Renault Carlos Ghosn, qui prend la tête de l'ensemble en 2005. Dacia s'impose comme une référence sur le segment low cost.

En 2017, Renault détient 43% de Nissan qui possède lui 15% du groupe français. L'alliance s'enrichit de Mitsubishi. En 2018, Renault-Nissan-Mitsubishi est le numéro un du marché automobile mondial.

Mais la relation Renault-Nissan est fortement ébranlée par l'éviction de Carlos Ghosn, poursuivi au Japon pour de multiples malversations présumées.

Le directeur général de Nissan Hiroto Saikawa, rattrapé à son tour par un scandale, a démissionné en septembre 2019, au moment où les ventes du constructeur japonais sont au plus mal.

- PSA rachète Opel -

En 2017, PSA conclut le rachat d'Opel et Vauxhall, filiales européennes du constructeur américain General Motors, une opération qui fait naître le deuxième acteur européen du secteur automobile.

Opel, redevenu rentable en 2018 après de longues années de pertes, accélère en 2019 son expansion internationale, en visant une progression des ventes sur le marché russe.

En septembre 2019, Michael Lohscheller, directeur général d'Opel depuis 2017, entre au directoire du Groupe PSA.

- Fiat, deux aventures américaines -

A la fin des années 90, le groupe italien Fiat, contrôlé par la famille Agnelli, va mal et se cherche un allié. L'alliance est scellée début 2000 avec General Motors, qui prend 20% de la branche auto.

Mais le numéro un américain craint d'être contraint à racheter la totalité de Fiat automobiles, à la santé encore précaire, et préfère mettre fin à l'union en 2005, en déboursant 1,55 milliard d'euros au profit de Fiat.

Renversement des rôles en 2009: Fiat va beaucoup mieux et, par l'entremise de Barack Obama, met la main sur Chrysler, alors mal en point.

En 2014 est annoncé que Fiat, qui détenait jusque là 58,5% de Chrysler, monte à 100% du capital, pour 4,35 milliards de dollars. Le groupe se rebaptise "Fiat Chrysler Automobiles" (FCA).

- DaimlerChrysler, l'histoire d'un échec -

Symbole du savoir-faire allemand avec sa marque Mercedes, le groupe Daimler-Benz se marie en grande pompe en 1998 avec le constructeur de moyenne gamme américain Chrysler, en perte de vitesse.

La fusion est annoncée d'égal à égal, mais le groupe allemand apporte en dot 36 milliards de dollars et prend les rênes de l'attelage.

En 2005, l'initiateur allemand de la fusion, Jürgen Schrempp, quitte le groupe. Son successeur Dieter Zetsche se prononce en février 2007 pour un divorce, acté trois mois plus tard: 80,1% de Chrysler sont cédés au fonds d'investissement américain Cerberus pour 5,5 milliards d'euros. En octobre, le groupe tourne définitivement la page de son aventure américaine en redevenant Daimler.

- Volvo, de main en main -

Fleuron de l'automobile suédoise, la branche auto du groupe Volvo est rachetée pour 6,45 milliards de dollars en 1999 par la plus rentable des firmes automobiles de l'époque, l'américain Ford.

Mais, quelques années plus tard, la concurrence japonaise, la flambée du pétrole et l'envolée des prix de l'acier se conjuguent contre le géant fondé en 1903 par Henry Ford.

Décision est prise en décembre 2008 de céder la marque suédoise. Ce sera chose faite en 2010 au groupe chinois Geely pour 1,8 milliard de dollars, soit quatre fois moins que le prix d'achat. Volvo Cars redresse ensuite spectaculairement ses comptes et son image de marque.

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