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Logement: les pires "passoires énergétiques" interdites de location dès 2023

Les logements dont la consommation énergétique excède 450 kWh par mètre carré et par an, soit ceux classés G, la pire catégorie, ne pourront plus être proposés à la location dès 2023, selon un décret paru mercredi au Journal officiel.

Ce texte introduit le critère de "performance énergétique dans la définition de logement décent", et stipule que pour être loué, tout logement doit avoir "une consommation d'énergie inférieure à 450 kilowattheures d'énergie finale par mètre carré de surface habitable et par an".

"Nous assumons de démarrer doucement avec un seuil assez peu contraignant pour s'attaquer en priorité aux pires passoires thermiques et laisser un peu de visibilité aux autres propriétaires. Le but est de monter en puissance par la suite", explique la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon, dans un entretien mercredi dans le Figaro.

Elle indique que des contrôles vont être menés concernant "les annonces d'agences immobilières, qui ne pourront pas proposer la location de telles passoires thermiques".

Seuls 90.000 logements, soit 4% des "passoires thermiques", dont 70.000 logements privés, sont concernés par cette échéance, alors que le projet de loi issu de la Convention citoyenne sur le climat prévoit la fin de la location de 4,8 millions de logements énergivores d'ici à 2028.

Par la suite, les seuils qui s'appliqueront pour exclure les logements trop énergivores du marché locatif "seront exprimés en s'appuyant sur les étiquettes du futur Diagnostic de Performance Energétique (DPE), actuellement en cours de redéfinition", précise un communiqué du ministère de la Transition écologique.

"Ainsi, au 1er janvier 2028, l'ensemble des passoires énergétiques désignées par les étiquettes F et G du futur DPE seront exclues du marché locatif".

Le CLER-Réseau pour la transition énergétique a dénoncé mercredi "une vaste mascarade". Car dans les faits, ce seuil de 450 kWh défini en énergie finale revient à autoriser de très fortes consommations électriques.

"Le gouvernement démarre tout en serrant le frein à main, et condamne les ménages qui peinent à payer leurs factures à subir cette situation encore de nombreuses années", notamment ceux qui se chauffent à l'électricité et sont aujourd'hui "souvent contraints de se priver de chauffage," souligne le directeur du CLER, Jean-Baptiste Lebrun.

Avec 18% des émissions en 2017 en France (28% en ajoutant la production de la chaleur et de l'électricité), le bâtiment est un des quatre grands secteurs émetteurs de gaz à effet de serre, avec les transports, l'agriculture et l'industrie.

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