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Lubrizol: nouvelles analyses après des taux de dioxine "importants"

De nouvelles analyses vont être réalisées dans le secteur de Préaux, au nord de Rouen, après que des taux de dioxine "plus importants que la normale" mais "en dessous des seuils de toxicité" y ont été relevés, après l'incendie de l'usine Lubrizol.

Mercredi, préfecture de Seine-Maritime et Dreal de Normandie ont annoncé lors d'une conférence de presse à Rouen que de nouveaux prélèvements aux sols seront effectués dès jeudi dans le secteur de Préaux.

"On a demandé à Lubrizol d'organiser d'autres prélèvements dans ce secteur et notamment de sol pour vérifier les résultats et peut-être relativiser, et en tout cas conclure", a indiqué Patrick Berg, directeur de la Dreal, soulignant que "Lubrizol paye et organise ces prélèvements, mais c'est validé par la Dreal".

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn a indiqué mercredi que des taux de dioxine "plus importants que la normale" mais "en dessous des seuils de toxicité" ont été relevés le jour de l'incendie de l'usine Lubrizol, dans le secteur de Préaux, à 15 km au nord-est Rouen.

"Nous verrons si ces chiffres sont retrouvés sur plusieurs prélèvements sur le long terme puisqu'il s'agit d'un prélèvement au moment de l'incendie", a déclaré Mme Buzyn sur France Info, interrogée sur des taux de dioxine quatre fois supérieurs à la normale enregistrés dans la ce secteur par l'organisme Atmo Normandie.

"C'est plus important que la normale mais ça reste (...) en dessous des seuils admis de toxicité", a commenté Mme Buzyn.

Dans une jauge déposée du jeudi 26 septembre, jour de l'incendie, à 12h à vendredi 27 à 12h, l'association a trouvé un dépôt de 12,6 picogrammes par m2, en équivalent toxique, de dioxine, alors qu'elle trouve dans ses prélèvements habituels en Normandie, essentiellement autour des incinérateurs, 3,4 picogrammes par m2 par jour en moyenne, a précisé à l'AFP Christophe Legrand, son directeur adjoint.

"La valeur de Préaux, c'est un dépôt plutôt élevé (…) C'est pas alarmant mais c'est inhabituel", a commenté M. Legrand.

"Il n'y a pas de raison que ça rentre pas dans la normale puisqu'il n'y a plus de panache", a-t-il ajouté, "ou c'est qu'il y a une autre source ailleurs mais les dioxines en général ça vient de combustions pas maîtrisées avec un panache noir" comme celui produit par l'incendie de Lubrizol.

La valeur minimale historique trouvée dans la région (sur 228 échantillons) est de 0,23 minimum et la valeur maximale 31, a précisé le directeur adjoint de l'association contrôlée pour un quart par l’État, un quart par les collectivités, un quart par les industriels, un quart par des associations de défense de l'environnement ou des consommateurs.

Ce dépôt de dioxine dans la jauge d'Atmo est issu de l'air mais signifie qu'un dépôt similaire s'est produit sur la terre à cet endroit, selon Atmo.

"Les résultats sont rassurants. On n'est pas sur des nanog/m2 mais sur du picog/m2, c'est un millier de fois plus petit", a commenté Patrick Berg de la Dreal de Normandie.

Préaux fait partie des 112 communes du département où le préfet a interdit aux agriculteurs de vendre leur production. Selon l'Agence régionale de santé (ARS), seule la "consommation répétée et prolongée" de produits contaminés par des dioxines est dangereux pour la santé.

La ministre de la Santé a prévu de se rendre à Rouen avec le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume et la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne vendredi "de façon à installer le comité de suivi (...) où la totalité des résultats dont nous disposons seront rendus public et clairement expliqués".

Jeudi 26 septembre, un gigantesque incendie a détruit 5.253 tonnes de produits chimiques chez Lubrizol, une entreprise classée Seveso seuil haut. L'incendie a aussi touché trois entrepôts de son voisin Normandie Logistique qui stockait plus de 9.000 tonnes de produits sur son site.

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