Accueil Actu

Macron veut pousser les financeurs à investir pour le climat

Suivant l'exemple de fonds souverains, huit grands gestionnaires d'actifs mondiaux, pesant ensemble 15.000 milliards de dollars, se sont engagés à intégrer le critère climat dans leurs investissements, a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, après une réunion à l'Elysée.

Comme l'an dernier, Emmanuel Macron a réuni les représentants de six fonds souverains (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis), pesant ensemble 3.000 milliards de dollars, qui veulent encourager les entreprises dans lesquelles ils investissent à intégrer le risque climat.

Depuis, ces fonds souverains, qui tirent pourtant l'essentiel de leurs ressources de l'exploitation de pétrole et de gaz, ont demandé aux grands gestionnaires d'actifs de les imiter. Ils ont aussi présenté mercredi à Emmanuel Macron des exemples d’investissements verts qu'ils ont aidés à financer, en particulier des grands projets d'énergies renouvelables.

Blackrock, Goldman Sachs, BNP Paribas, HSBC, Natixis, Amundi, State Street et Northern Trust ont promis de s'aligner sur ces objectifs en se constituant en "coalition". Ils devriant présenter d'autres initiatives au sommet des Nations Unies pour le climat le 23 septembre à New York.

"Les fonds souverains comprennent qu'en intégrant le risque du changement climatique dans leurs investissements, ils peuvent être plus rentables", selon Lawrence Yanovitch, coordinateur du groupe de travail fonds souverains du One Planet Summit.

"La transition écologique nécessite 32.000 milliards de dollars par an. L'argent est disponible mais il est au mauvais endroit, dans des projets fortement dépendant des hydrocarbures, il faut transférer l'argent vers des projets bons pour la planète", a affirmé Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique.

"La finance sera verte ou ne sera pas. Elle aidera au financement de la transition écologique ou ne sera pas. Cette nouvelle coalition doit nous permettre financer des projets verts", a déclaré M. Le Maire. "Le président de la République a donc décidé de créer une nouvelle coalition de financeurs", a ajouté M. Le Maire.

Cette stratégie s'inscrit dans la volonté d'Emmanuel Macron de mobiliser des fonds pour le climat, y compris ceux provenant de groupes pétroliers, au nom du pragmatisme. Dans le même esprit, le chef de l'Etat avait ainsi regretté dimanche le désengagement de Total pour financer les JO "verts"de Paris 2024, en critiquant des "leçons de morale".

À lire aussi

Sélectionné pour vous