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Manifestation contre des "hôtels taudis" à Paris

Une cinquantaine de personnes, emmenées par des militants de l'association Droit au logement (DAL), ont manifesté jeudi à Paris contre des propriétaires d'"hôtels taudis" qui tentent d'en évincer leurs locataires, a constaté une journaliste de l'AFP.

Elles se sont rassemblées en début d'après-midi devant l'hôtel Bellevue, dans le 20ème arrondissement, en criant "y en a marre des souris et des cafards", "y en a marre des marchands de sommeil" ou encore "honte au proprio !".

"Derrière la façade de cet hôtel se cache en réalité un taudis", a affirmé Jean-Baptiste Eyraud, le porte-parole de l'association. Et "les locataires subissent depuis janvier des pressions et des menaces du propriétaire, qui veut les virer pour sans doute mener une opération spéculative", a-t-il poursuivi. Or pour expulser des locataires, "il faut une décision de justice, on vient lui rappeler qu'on ne se fait pas justice soi-même".

Quelque 22 locataires, majoritairement des travailleurs maghrébins "chibanis" ("cheveux blancs" en arabe), louaient des chambres dans cet hôtel, parfois depuis une dizaine d'années.

"Six ont accepté de l'argent du propriétaire pour quitter les lieux", a indiqué à l'AFP Rabah Chaleb, un des occupants qui loue depuis 2014 une chambre de 9m2 dans cet hôtel pour 430 euros par mois.

"Depuis plusieurs semaines, la situation est catastrophique", a-t-il expliqué. "Pour nous faire partir, le propriétaire a enlevé des portes des toilettes et des douches sur les paliers, la lumière dans les escaliers, a mis un chien dans une chambre qui hurle toute la nuit..."

Il aurait aussi coupé l'eau chaude et baissé le chauffage pendant l'hiver, selon le DAL.

Présent aux côtés des manifestants, Ian Brossat, adjoint (PCF) au Logement à la mairie de Paris, a jugé "invraisemblable d'intimider des gens qui habitent ici depuis des années".

Lundi, des services de la ville seront sur place pour rassembler des éléments permettant éventuellement de saisir la préfecture de police et la justice, a-t-il promis.

Les manifestants devaient ensuite se rendre dans un autre hôtel taudis, situé dans le 12ème arrondissement, propriété d’un marchand de biens qui projette là aussi "une opération spéculative, une fois qu’il aura évincé les locataires", selon le DAL.

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