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Marks & Spencer va fermer une centaine de magasins d'ici 2022 au Royaume-Uni

L'enseigne Marks & Spencer va fermer plus d'une centaine de magasins au Royaume-Uni d'ici à 2022, menaçant potentiellementdes milliers d'emplois, un nuage noir de plus dans le ciel assombri de la distribution britannique.

Le vénérable groupe britannique a fourni mardi dans un communiqué les noms de 14 grands magasins d'alimentation, de vêtements et de produits d'équipement domestique qui vont fermer d'ici à l'année prochaine ou que le groupe propose de fermer. Ils s'ajoutent à 21 magasins déjà fermés depuis le lancement de cette restructuration à la fin 2016. Le reste des magasins concernés sera identifié plus tard.

M&S n'a pas précisé le nombre d'emplois supprimés, déclarant simplement que neuf des 14 grands magasins nommés mardi employaient 626 personnes et qu'il s'efforcerait de leur proposer un travail au sein du groupe.

Ces établissements amenés à fermer sont répartis sur tout le territoire britannique, du magasin East Kilbride à Glasgow (Écosse) au Newmarket de Cambridge (nord de Londres), en passant par le Walsall situé dans la ville du même nom dans les Midlands (centre de l'Angleterre) et le New Mersey du quartier de Speke à Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre).

A la fin mars, le groupe possédait un millier de magasins au Royaume-Uni, dont 300 grands magasins diversifiés et près de 700 points de vente exclusivement alimentaires.

- Ventes en ligne -

Marks & Spencer parie sur le commerce en ligne, avec pour objectif d'arriver à "au moins un tiers de ses ventes en ligne".

Comme de nombreuses autres enseignes de distribution physique, M&S souffre de la montée d'acteurs plus présents que lui dans la vente en ligne et de la cherté des loyers au Royaume-Uni où les prix immobiliers ont nettement grimpé ces dernières années.

"M&S a l'ambition de se recentrer sur des magasins moins nombreux mais de meilleure qualité pour les vêtements et les produits pour la maison", a expliqué Sacha Berendji, responsable des ventes au détail. "Ces magasins seront plus grands, mieux connectés, mieux situés et plus accueillants", a souligné ce responsable.

Il a ajouté que, là où M&S avait déjà fermé des magasins, il voyait "un nombre encourageant de consommateurs aller faire leurs courses dans les autres magasins du groupe situés à proximité".

En novembre 2017, le directeur général Steve Rowe avait expliqué devoir encore "s'attaquer à beaucoup de questions structurelles (...) dans le contexte d'un environnement très difficile en matière de consommation et de vente au détail". Il avait notamment indiqué que le groupe faisait face à de "forts vents contraires dans l'alimentaire", qui avait jusque-là porté l'enseigne.

L'annonce de M&S s'ajoute à une série noire pour la distribution britannique ces derniers mois, avec la faillite du spécialiste des vêtements Calvetron, de la branche britannique des magasins de jouets Toys'R'Us, des boutiques de produits électroniques Maplin et des fabricants de lits Warren Evans, entraînant la destruction de milliers d'emplois.

Les restructurations se sont aussi multipliées depuis le début de l'année, chez l'enseigne de vêtement New Look, le marchand de tapis Carpetright, les magasins de maxidiscompte Poundworld ou encore le distributeur de vêtement infantile Mothercare.

Outre la concurrence des vendeurs en ligne et la cherté des loyers, les professionnels du commerce physique pointent la prudence des consommateurs, dont les revenus ont souffert l'an passé d'une montée de l'inflation liée à la dépréciation de la livre sterling après la décision des Britanniques de voter pour le Brexit.

Pour Felicity Hardley, maître de conférences en marketing et stratégie d'entreprise à la Westminster Business School, la distribution doit aussi s'adapter aux changements de comportement des consommateurs. "Nous entrons dans une économie de l'expérience où le parcours client est primordial. Les fournisseurs en ligne le comprennent et ont conçu toute leur offre de services pour mieux répondre aux besoins et aux attentes des clients. De nombreux détaillants peinent à rattraper leur retard et cela peut leur coûter cher à long terme."

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