Accueil Actu

Marseille : le maire Jean-Claude Gaudin reporte le conseil municipal de lundi

Le maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin a reporté dimanche la tenue du conseil municipal qui devait se tenir lundi dans un climat tendu un mois après l'effondrement d'immeubles, invoquant des "débordements" lors des manifestations dans l'ensemble du pays.

"Compte tenu des débordements qu'ont connus les manifestations de ces derniers jours et hier encore à Paris comme dans l'ensemble du pays, j'ai informé M. le préfet de région, Pierre Dartout, de ma décision de renvoyer le conseil municipal prévu ce lundi 10 décembre", écrit le maire dans un communiqué.

Un mois après l'effondrement meurtrier de deux immeubles insalubres, qui a fait le 5 novembre huit morts rue d'Aubagne, dans le centre-ville, le conseil municipal s'annonçait tendu avec plusieurs manifestations prévues devant la mairie.

Le maire ne donne aucune nouvelle date pour la tenue du conseil mais indique qu'il sera programmé "avant la fin de l'année, sitôt que toutes les conditions de sécurité et de sérénité seront réunies".

"La tension que connaît notre pays actuellement nous impose la décence et la prudence nécessaires, pour ne pas aggraver encore cette situation", justifie le maire de Marseille qui entend ainsi "contribuer à l'apaisement et permettre à la vie municipale de se dérouler dans des conditions démocratiques normales".

Samedi, 2.000 "gilets jaunes" ont défilé dans le calme à Marseille, avant de rejoindre pour certains une manifestation pour le climat qui a réuni 10.000 personnes. Quarante-deux personnes ont été interpellées lors d'échauffourées qui ont éclaté en fin de journée.

Divers syndicats et associations - notamment le Collectif du 5 novembre, solidaire des victimes des effondrements et des sinistrés, ou encore le syndicat Force ouvrière engagé dans des négociations sur le temps de travail des agents municipaux - ont appelé à manifester lundi matin devant la mairie.

Le conseil municipal devait notamment entériner une série de mesures "d'urgence", en rapport avec le drame de la rue d'Aubagne, notamment la prise en charge des frais d'obsèques des victimes, ou encore la gratuité de l'accueil en crèche pour les personnes évacuées. Depuis la catastrophe, quelque 1.500 personnes ont été évacuées de près de 200 immeubles en mauvais état dans la ville.

Une minute de silence devait également être observée en hommage aux victimes avant un débat sur la situation du logement indigne dans la cité phocéenne.

"Cette décision révèle une nouvelle fois que la panique s'est emparée de la majorité municipale", a réagi Le collectif du 5 novembre qui a décidé de maintenir le rassemblement. "Toutes les questions sur le relogement que nos avons posées vont rester sans réponse", s'emporte Kaouther Ben Mohamed, membre du collectif.

Ce dernier dénonce notamment "la désinformation orchestrée par la mairie" qui a annoncé la réintégration de 70 personnes dans 18 logements. "Les habitants n'étaient pas au courant, les services techniques n'étaient pas au courant... il n'y a ni eau ni énergie", indique Kevin Vacher le porte-parole du collectif qui demande à l'Etat de "prendre les choses en main".

"Cela n'est pas acceptable, le maire doit désamorcer la crise", a indiqué le chef de file PS à la mairie Benoît Payan à l'AFP. Il demande au maire de "re-convoquer en urgence le conseil municipal autour des mesures sur l'habitat indigne" car "ce serait irresponsable de ne pas répondre aux familles".

La sénatrice PS Samia Ghali, a dénoncé une "stratégie de l'évitement", "une tentative de coup politique" visant à "dissoudre la colère des marseillais".

À lire aussi

Sélectionné pour vous