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Mayotte : le seuil des 50.000 touristes par an franchi en 2017

61.800 touristes se sont rendus à Mayotte en 2017, une augmentation "très notable" pour le chef du service régional de l’Insee puisque ces huit dernières années, ce chiffre stagnait à environ 50.000 touristes par an, a-t-il déclaré jeudi lors d’une conférence de presse.

Selon Jamel Mekkaoui, responsable de l’Insee à Mayotte, cette hausse du nombre de visiteurs est essentiellement due à la densification de l’offre aérienne, avec la mise en place de la ligne directe Mayotte/Paris en 2016 et l’arrivée récente d'une compagnie supplémentaire sur la desserte Mayotte/La Réunion.

Le tourisme à Mayotte est majoritairement affinitaire, c’est-à-dire composé de voyageurs venant rendre visite à des amis ou à de la famille, avec 42.500 personnes s’étant déplacées pour ces motifs, contre 10.000 touristes d'agrément et 8.200 d’affaires.

Autre caractéristique remarquable : la proportion très importante de voyageurs au départ de la métropole (57%) et de La Réunion (39%).

Un tourisme "franco-français", selon Jamel Mekkaoui, comptant toutefois 4% d’étrangers, "avec un nombre notable de touristes issus des îles voisines", notamment des Comores et de Madagascar.

Conséquence d'un tourisme principalement affinitaire : une durée de séjour relativement longue sur l’île aux parfums, 32 jours en moyenne.

En 2017, l'impact économique du tourisme à Mayotte a été estimé par l’Insee à 36 millions d’euros, soit 4 à 5 millions de plus qu'en 2016, un chiffre à relativiser toutefois car le touriste à Mayotte "dépense peu" : 12 euros par jour et par personne pour le touriste affinitaire et 26 euros pour celui d’agrément.

En outre, le rapport qualité/prix des produits touristiques est jugé "insatisfaisant" par 72% des vacanciers et ce, même si "trois quarts des touristes sont satisfaits" de leur expérience à Mayotte et considèrent à 95% "que l’intérêt touristique (du territoire, ndlr) est fort".

"Cette enquête permet de confirmer (…) qu’il y a des verrous au développement touristique (…), dont le transport (notamment aérien) et l’hébergement", a déclaré Michel Ahmed, directeur du Comité départemental du tourisme de Mayotte à l’AFP.

Le responsable s’est dit préoccupé par l’image de Mayotte, de nouveau écornée par les récents mouvements sociaux. "En 2017, c’était à peu près calme (…) (mais aujourd’hui), on se retrouve à la case départ, à devoir rassurer les gens".

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