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Mode à Milan: le "show must go on"

Le spectacle continue à la fashion week de Milan qui a accueilli mercredi les premiers défilés de Gucci, Jil Sander, N.21 ou encore Moncler, 24 heures après la mort du styliste Karl Lagerfeld, icône des podiums milanais.

Après avoir fait une infidélité à la capitale lombarde en présentant sa dernière collection à Paris en septembre dernier, Gucci était de retour dans son quartier général milanais. Tous les invités ont reçu une invitation comme toujours énigmatique et étonnante, immédiatement propulsée au rang d’objet de collection : une boîte en bois contenant un masque en papier mâché blanc représentant le visage du dieu grec Hermaphrodite, symbole de l’androgynie.

C’est sur un podium élliptique de plus de 100 m de long et dans une salle entièrement tapissée de miroirs que le directeur artistique Alessandro Michele a présenté sa collection automne-hiver co-ed (hommes et femmes). Sur fond de rugissements de lions et de clameurs de jeux du cirque, la salle a été bombardée de lumière kaléidoscopique. L’aveuglement est tel que la grande prêtresse de la mode, Anna Wintour, n'a été pour une fois pas la seule à sortir ses lunettes de soleil pour regarder le show.

Les looks qui ont défilé jouent la théatralité, marque de fabrique du styliste, avec des visages recouverts de masques de toutes formes, ici en bronze en forme d’aigle, là recouvrant simplement les oreilles ou un oeil, d’autres agrémentés de clous.

- Maturité nouvelle -

La collection semble alors trouver une maturité nouvelle, laissant place à une rigueur et faisant la part belle à des silhouettes monochromes, verte, beige, rouge, gris. Le patchwork et la superposition auxquels nous avait habitué le créateur semble ici s’atténuer.

Des tailleurs pantalons ou jupes portés indifféremment par des hommes ou des femmes, des trenchs et des pardessus aux silhouettes structurées, de la fourrure (synthétique car en 2018 Gucci s’est engagé à bannir la fourrure animale de ses collections). Des références à la comédie et la représentation sont disséminées ici et là, avec une combinaison Arlequin ou un Pierrot Punk.

Ce premier jour de défilés de la fashion week de Milan s’est achevé par la présentation de la nouvelle collection Genius de Moncler.

Le spécialiste de la doudoune, devenu géant du luxe streetwear, a pour l’occasion investit les 40.000 mètres carrés de friches d’entrepôts situés sous les rails de la gare centrale de Milan.

Fidèle à son concept "One House, different voices", Moncler a invité pour la deuxième année consécutive de nouveaux designers à s’emparer du vocabulaire vestimentaire de la marque.

Les présentations de chaque collection capsule ont pris place dans des hangars dédiés dans lesquels les spectateurs étaient invités à pénétrer avant de plonger dans les univers propres aux personnalités de chaque designer. Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de la maison Valentino a conçu pour ce deuxième chapitre de la collaboration avec Moncler une collection de robes en duvet inspirées de la Haute Couture. "J’ai voulu travailler avec Lisa Kebede et son projet Lemlem lié à l’artisanat local éthiopien. Le résultat est l’union de l’humanité de ce savoir-faire et la grandeur de la couture" a-t-il déclaré à l'AFP.

Suite à ce défilé mercredi soir, le grand public pourra découvrir les collections dimanche en accès libre. "Nous avons saisi l’air du temps, celui de la collaboration, et le 24 février, chacun pourra participer à une expérience jusqu'ici réservée à un public de professionnels", a déclaré Remo Ruffini lors de la présentation du projet.

Plus tot dans l’après-midi, Alberta Ferretti a présenté une collection qui féminise des formes amples et confortables - beaucoup de pantalons bouffants - ceinturés et rehaussés de vestes cintrées, de chemisier en chiffon ou en lamé donnant fière allure.

N.21, la marque d’Alessandro dell’Acqua s’est inspiré du film de Brian De Palma Dressed to Kill pour dessiner une collection mystérieusement sexy.

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