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Mondial de rugby: Japon-Ecosse, place au jeu ?

Après avoir échangé des politesses par presse interposée, conséquences de l'incertitude pesant autour de leur rencontre et de son enjeu, le Japon et l’Écosse vont croiser le fer dimanche (12h45 française, 10h45 GMT) à Yokohama pour une place en quarts de finale de la Coupe du monde. Si la rencontre a lieu.

Les organisateurs prendront en effet leur décision dimanche matin après avoir évalué les éventuels dégâts causés par le typhon Hagibis sur le stade de la banlieue de Tokyo (72.000 places), situé en bord de mer, et les réseaux de transport.

"Nous sommes confiants dans le fait que le match pourra être disputé comme prévu", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la fédération internationale.

Pour les Écossais, la question ne se pose pas: ce dernier match de la poule A face au pays hôte doit se jouer, que ce soit à Yokohama ou ailleurs, à huis-clos ou non, dimanche ou lundi.

Et pour cause: avec quatre longueurs de retard (10 pts) sur le Japon (l'Irlande est qualifiée avec 16 pts après sa victoire contre les Samoa), ils seraient éliminés en cas d'annulation (match nul 0-0, deux points pour chaque équipe), décision prise pour Nouvelle-Zélande - Italie et Angleterre-France qui devaient se jouer samedi.

Sans avoir pu défendre leurs chances, qui passent, après leur lourde défaite en ouverture contre l'Irlande (27-3), par une victoire de plus de sept points (ou avec bonus offensif s'ils laissent le bonus défensif aux Japonais).

- Le Japon pour une première -

Aussi, la fédération et l'encadrement du XV du Chardon ont mis la pression sur World Rugby: le président de la SRU Mark Dodson refuse ainsi que son pays soit "la victime collatérale d'une décision prise à la hâte", brandissant la menace d'un recours devant les tribunaux, quand le sélectionneur Gregor Townsend dit avoir "confiance dans les organisateurs sur le fait que le match sera joué, même si c'est à huis-clos ou dans un stade différent".

World Rugby a peu goûté la sortie du président de la Fédération, lui rappelant qu'elle avait signé les conditions de participation à la Coupe du monde.

Le sélectionneur du Japon Jamie Joseph non plus. "Je ressens qu'ils ont minimisé les résultats de l'équipe nationale du Japon et la signification, pour le Japon, du match de dimanche face à l’Écosse", lance le Néo-Zélandais, sans cependant citer le moindre nom.

Les "Brave Blossoms" peuvent en effet se qualifier pour la première fois de leur histoire pour les quarts de finale après huit tentatives infructueuses.

La dernière en 2015, où ils avaient échoué à deux petits points au classement des... Écossais. Contre lesquels ils avaient sombré (45-10) seulement quatre jours après réussi l'exploit de terrasser l'Afrique du Sud (34-32).

"J’ai connu le goût de la défaite il y a quatre ans et je ne l’ai toujours pas oublié. On a disputé deux test-matches face à eux un an plus tard (2 défaites pour le Japon) et on se souvient aussi de ce qu’on a ressenti après", a lancé le pilier gauche Keita Inagaki.

- L’écosse moins fraîche -

Cette fois, les Japonais sont bien servis question repos, souligne malicieusement Townsend: "Le Japon a bénéficié d’un temps de repos plus important avant ce match, comme avant tous ses matches." Soit, en effet, au moins sept jours après ses trois victoires.

Le XV du Chardon, lui, a battu la Russie (61-0) mercredi. Et ressentira beaucoup plus de pression, selon le sélectionneur nippon Jamie Joseph: "La grosse différence entre nous et l’Écosse, c'est que nous sommes portés par tout un peuple, motivés par l'envie d'accomplir quelque chose de grand, et non éviter l'embarras" d'une deuxième élimination en poules (après 2011).

Une affirmation qui a "bien fait rigoler" Townsend. "Vous savez peut-être que les entraîneurs utilisent les conférences de presse pour faire passer des messages et obtenir des réponses. Quelquefois, on n’en obtient pas" ajoute le sélectionneur écossais. Il est temps que ce match soit joué.

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