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Nantes traîne Cardiff devant la Fifa pour le paiement du transfert de Sala

À bout de patience face aux manoeuvres qu'il estime dilatoires de la part de Cardiff, le FC Nantes a saisi la Fifa pour obtenir le paiement du transfert de l'attaquant argentin décédé Emiliano Sala, suspendu par le club gallois.

"Nous pouvons confirmer que nous avons reçu (mardi) soir une plainte du FC Nantes contre Cardiff en lien avec le transfert d'Emiliano Sala", a indiqué mercredi à l'AFP un porte-parole de la Fifa, ajoutant qu'il n'avait "aucun autre commentaire à faire pour le moment".

Le président de l'instance mondiale, Gianni Infantino, a lui émis l'espoir qu'un accord puisse être trouvé entre les deux clubs.

"Il y a aussi une situation humaine qui nous rend non pas tristes mais plus que ça. C'est une tragédie. Et tout ce que je peux faire c'est saluer sa famille. Pour le reste, les instances de la Fifa vont s'en occuper", a déclaré Infantino depuis Rome.

Pour sa part, Cardiff City "reste engagé à assurer son honnêteté et sa responsabilité par rapport à l'accord convenu avec le FC Nantes, mais avant tout, les autorités compétentes doivent être autorisées à déterminer les faits autour de cette tragédie", a déclaré à l'AFP la formation galloise, alors que le FCN n'avait pas réagi mercredi.

Le bras de fer entre les deux clubs sur fond de disparition tragique de Sala, 28 ans, dans un accident d'avion au-dessus de la Manche, alors qu'il quittait le club français pour Cardiff, va donc se poursuivre devant les juridictions sportives.

- 17 M EUR contestés -

Alors que les clubs s'étaient mis d'accord sur un étalement du paiement des 17 millions d'euros de la transaction --6 millions d'euros dès l'enregistrement du transfert, le reste en deux fois--, les Gallois avaient immédiatement et unilatéralement suspendu le premier versement.

Cardiff avait expliqué vouloir attendre les premières conclusions du rapport d'enquête sur l'accident pour voir si une partie des responsabilités pouvait être imputée aux Canaris, justifiant une révision à la baisse du montant du transfert.

Cardiff estimait également que le trajet ayant été organisé par Mark McKay, fils de l'intermédiaire Willy McKay mandaté par Nantes pour trouver un club anglais à Sala, les Jaune et Vert étaient concernés par l'organisation du vol fatal.

Nantes avait fait valoir qu'un Certificat international de transfert (CIT), enregistrant la mutation de Sala de Nantes à Cardiff, avait été émis avant l'accident et que l'avant-centre n'était donc plus sous sa responsabilité, alors que le mandat avec McKay avait pris fin avec la signature du contrat.

Conformément au règlement de la Fifa qui prévoit que le créancier donne au moins 10 jours à son débiteur par écrit pour le régler avant de pouvoir porter officiellement plainte, Nantes avait envoyé une mise en demeure à Cardiff début février, restée sans suite.

- Mise en demeure ignorée par Cardiff -

La saisine de la Fifa pourrait constituer le premier épisode d'un long feuilleton judiciaire; le club de Cardiff a laissé entendre qu'il pourrait se retourner aussi contre la famille McKay, celle des intermédiaires, à qui le club gallois reproche d'avoir gonflé le prix du transfert.

La recherche des causes de l'accident et d'éventuelles responsabilités devrait prendre quelques mois.

Selon un premier rapport d'enquête provisoire publié lundi, l'appareil transportant Sala et piloté par David Ibbotson ne disposait pas des autorisations pour effectuer un vol commercial.

Par ailleurs, la licence détenue par le pilote ne lui permettait pas forcément de voler de nuit, toujours selon le rapport provisoire.

L'avion qui transportait Sala a disparu des radars le soir du 21 janvier au large de l'île de Guernesey, au retour d'un voyage express de Cardiff, où le joueur venait de signer, vers Nantes, pour saluer une dernière fois ses coéquipiers au centre d'entraînement de la Jonelière et prendre quelques affaires.

Son corps avait été retrouvé à bord de l'épave de l'avion, par 67 mètres de fond, et récupéré le 7 février, alors que celui de David Ibbotson reste introuvable.

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