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Ourses relâchées en France: pas certain qu'elles attendent des petits, selon l'ONCFS

Il est "impossible d’affirmer dès maintenant de manière certaine que les ourses Claverina et Sorita", relâchées dans le Béarn pour tenter de sauver l'espèce en France, attendent ou non des petits, a affirmé lundi l'ONCFS.

L'Office national de la chasse et de la faune sauvage prend ainsi ses distances avec l'Agence forestière slovène qui, la semaine dernière, avait estimé "très probable" que les deux ourses donnent naissance "à des petits dès l'an prochain".

"La période de capture envisagée pour le lâcher des ourses Claverina et Sorita était compatible avec la capture de femelles gravides", c'est-à-dire en état de gestation, explique l'ONCFS dans un communiqué.

Pour autant, le mode de gestation chez les ours bruns, avec une nidation retardée, "ne permet pas d’espérer visualiser les embryons, et rend délicat les dosages hormonaux", précise l'ONCFS. Concrètement, quelques jours après la fécondation de l'ourse, se produit un blocage du phénomène de segmentation de l'oeuf qui ne reprend que vers novembre après l'entrée en hibernation de l'animal.

"Les autorités slovènes n’ont pratiqué aucun test sanguin ou urinaire durant l’une et l’autre captures" des ourses relâchées ensuite en France, assure encore l'ONCFS.

"A la suite d'examens vétérinaires poussés et de tests de grossesse positifs, il est très probable que les deux ourses donneront naissance à des petits dès l'an prochain", avait annoncé vendredi Marko Jonozovic, responsable du projet en Slovénie.

Dans une réaction à la mise au point de l'ONCFS, l'Agence forestière slovène a réaffirmé considérer que les ourses étaient "selon toute probabilité" gravides.

Les ourses ont fait l'objet chacune d'un "examen vétérinaire détaillé de la part d'experts des deux parties -- slovène et française", souligne cette agence. Au terme de ces examens, qui ont duré "environ deux heures chacun", "nous sommes arrivés à la même conclusion que les deux ourses avaient selon toute probabilité été inséminées".

L'Agence slovène, qui se prévaut de plusieurs décennies d'expérience avec une population de près de 1.000 ours dans le pays, souligne qu'"il est possible de détecter visuellement le processus de reproduction et d'estimer qu'il y a insémination sur la base de l'aspect des organes génitaux et d'autres signes sur le pelage" liés à la saillie.

La France a décidé de procéder à la réintroduction d'ours brun dans les Pyrénées pour renforcer cette espèce en voie d'extinction sur son territoire avec seulement 43 individus jusqu'alors.

Cette décision place les autorités sur la défensive alors qu'éleveurs et élus se révoltent contre la multiplication de "prédateurs" dans le massif.

Avant Claverina, 6 ans et 140 kg, et Sorita, 7 ans et 150 kg, relâchées jeudi et vendredi, la Slovénie avait déjà fourni huit mâles et femelles relâchés dans la partie française du massif des Pyrénées entre 1996 et 2006.

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