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Pass sanitaire: au Safari de Peaugres, plus de coûts et moins de monde

Les éléphants seront-ils plus tranquilles ? Devant les guichets du Safari de Peaugres, en Ardèche, les visiteurs se font moins nombreux depuis l'instauration du pass sanitaire, une difficulté de plus pour ce parc, fermé pendant des mois en raison du Covid-19.

Habituellement, lors des belles journées d'été, les voitures font la queue sur sept files à l'entrée de ce parc animalier, second site touristique payant du département.

Mais ce mercredi, une semaine après l'instauration du pass sanitaire pour les parcs de loisirs, les touristes ne se bousculent pas au portillon, où ils sont contrôlés deux fois : le sésame numérique d'abord, le ticket d'entrée ensuite.

"Je vais vous laisser zoomer sur le QR code du haut", demande, smartphone flambant neuf à la main, un agent d’accueil à Vincent Delon, un père de 34 ans venu du sud de la Drôme avec ses enfants, pour la journée.

"On n'est pas encore vaccinés, vu que les dates, c'est tout plein. On a rendez-vous pour mi-août. Du coup, en attendant, on fait le test PCR", explique-t-il avant d'entrer dans le parc, où il pourra observer éléphants, guépards, ours noirs, otaries et autres girafes depuis sa voiture ou à pied.

Entre les annonces d'Emmanuel Macron et le 21 juillet, le Safari a recruté du personnel, réorganisé l'accueil du public, passé un accord avec un centre de test à proximité pour les non-vaccinés et communiqué à tout-va pour tenter d'amortir le choc.

Depuis une semaine, alors que le ciel est favorable, le parc animalier a perdu environ 20% de sa clientèle, estime sa directrice Christelle Vitaud, et il s'attend à finir le mois "entre -20 et -40%". Le site a accueilli 310.000 visiteurs en 2019.

- "Des mois entiers de fermeture" -

D'habitude, "avec des journées pas trop chaudes comme aujourd'hui, on a à peu près 4.000 personnes dans la journée, et là (aujourd'hui), on sera autour de 2.000", ajoute cette vétérinaire de 56 ans.

Ce sont ces parcs à "visite d'impulsion" qui sont les plus touchés par l'extension du pass sanitaire. "Les gens sont là pour la semaine, et ils vont choisir le jour où la météo sera le plus propice" pour venir, poursuit Christelle Vitaud, en passant devant les manchots du Cap, qui virevoltent dans leur bassin.

L'entrée en vigueur du pass sanitaire a entraîné une chute de fréquentation "de -15% à -50%, et parfois -70%" dans les parcs, a estimé Arnaud Bennet, président du Snelac (Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels), dont le Safari de Peaugres est membre.

"Oui, aujourd'hui il y a moins de monde, c'est sûr", confirme, devant la fosse aux lions, Julie Chalençon, une habituée qui habite juste à côté et est venue avec ses deux jeunes enfants.

"Il n'y a pas les animations et les spectacles (annulés en raison du Covid-19), mais bon, c'est comme ça depuis un an", regrette cette opticienne de 33 ans, qui a réalisé un test PCR la veille.

Le parc était fermé administrativement pendant le premier confinement, et du 30 octobre au 19 mai dernier.

"On a eu des mois entiers de fermeture. On essaye tout le temps de sortir la tête de l'eau, de repartir sur des nouveaux projets... J'avoue que, quand on sera entièrement sortis de toute cette période de troubles, ce sera un gros soulagement pour tout le monde", reprend la directrice.

Le safari ardéchois, ouvert depuis 1974, est détenu par le groupe Thoiry, un autre parc en Île-de-France, lui-même contrôlé par le fond d'investissement Ekkio Capital.

Avec le chômage partiel et un prêt garanti par l'Etat, l'entreprise a pu maintenir ses investissements pour inaugurer des hébergements et embaucher du personnel supplémentaire à l'accueil, en plus des 35 permanents et des nombreux saisonniers déjà recrutés.

Mercredi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement répondra "présent" pour aider les entreprises dont l'activité sera pénalisée par le pass sanitaire.

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