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Pays-Bas : un groupe défendant l'environnement menace d'attaquer Shell en justice

Un groupe de défense de l'environnement a menacé mercredi aux Pays-Bas d'attaquer en justice le géant pétrolier Royal Dutch Shell, dont le siège est à La Haye, qu'il accuse de ne pas aligner sa politique sur les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat.

Dans un communiqué, l'association "Les Amis de la Terre Pays-Bas" annonce qu'elle "attaquera Shell en justice si la compagnie pétrolière ne répond pas à nos demandes d'arrêter sa destruction du climat", ajoutant que la "politique actuelle de la compagnie était en contradiction avec les accords de Paris".

Royal Dutch Shell a deux mois pour éviter un procès en répondant aux exigences de Milieudefensie, une association néerlandaise qui fait partie du réseau des Amis de la Terre, a-t-elle fait savoir.

"Si l'action en justice aboutissait, cela limiterait considérablement les investissements de Shell dans le pétrole et le gaz à l'échelle mondiale et la forcerait à se conformer aux objectifs climatiques", a averti Karin Nansen, la présidente des Amis de la Terre International, citée dans le communiqué.

"Les investissements dans les infrastructures pétrolières et gazières se projettent sur 30 à 40 ans et, si l'entreprise ne s'arrête pas maintenant, nous continuerons d'être enchaînés au pétrole et au gaz après 2050", a affirmé Donald Pols, le directeur de Milieudefensie.

Royal Dutch Shell n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP en vue d'obtenir des commentaires sur cette affaire.

En mars, Amnesty International a pressé le Nigeria d'ouvrir une enquête sur 89 déversements d'hydrocarbures qui ont eu lieu dans la région pétrolifère du Delta (sud-est), "l'un des endroits les plus pollués de la planète", accusant Shell et la compagnie italienne ENI d'avoir dissimulé les causes de pollution.

Shell a rejeté ces accusations, assurant qu'elles étaient "fausses et ne prennent pas en compte l'environnement complexe dans lequel la société opère".

Les résultats en 2017 de ce géant ont connu un bond spectaculaire, le bénéfice net ayant pratiquement triplé à la faveur de la remontée des cours du pétrole et du gaz, passant à 10,5 milliards d'euros.

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