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Pétroliers saisis: ce que l'on sait

La Cour suprême de Gibraltar a décidé jeudi d'autoriser un pétrolier iranien, saisi en juillet, à partir malgré une demande de dernière minute des Etats-Unis de prolonger l'immobilisation du navire, soupçonné d'avoir voulu livrer sa cargaison à la Syrie.

Le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo a dit avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer les 2,1 millions de barils de pétrole que le navire, le Grace 1, transportait, en Syrie, frappée par des sanctions européennes.

D'autres saisies de tankers ont attisé les tensions entre l'Iran d'une part, les Etats-Unis et leurs alliés de l'autre.

Voici ce que l'on sait sur les navires concernés.

- Grace 1 -

Le 4 juillet, le Grace 1 a été arraisonné au large de Gibraltar (extrême sud de l'Espagne) par la police et les douanes de ce territoire britannique, assistées d'un détachement de Royal Marines britanniques.

Le gouvernement de Gibraltar et les Etats-Unis ont dit soupçonner la cargaison d'être destinée à la Syrie, cible depuis le début du conflit en 2011 de sanctions qui touchent son secteur pétrolier.

Le capitaine indien du tanker a indiqué à la BBC qu'un hélicoptère militaire s'était posé sur le pont avant que les Royal Marines ne montent à bord.

L'Iran a qualifié cette saisie de "piraterie maritime". Téhéran n'a pas officiellement dévoilé la destination du tanker, mais a nié qu'il se rendait en Syrie.

"Le navire n'est plus détenu", a annoncé jeudi le président de la Cour suprême de Gibraltar, Anthony Dudley.

- MT Riah -

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, saisissent le 14 juillet un "tanker étranger", accusé de transporter du pétrole de contrebande, au sud de l'île iranienne de Larak, dans le stratégique détroit d'Ormuz.

"Avec une capacité de deux millions de litres et 12 membres d'équipage étrangers à bord, le navire était en route pour délivrer du pétrole de contrebande reçu de bateaux iraniens à des navires étrangers", selon les Gardiens.

L'organisation TankerTrackers, spécialisée dans le suivi des chargements de pétrole, a alors rapporté avoir perdu le signal du MT Riah, battant pavillon panaméen à partir du moment où il était entré dans les eaux iraniennes.

- Stena Impero -

Le 19 juillet, les Gardiens de la Révolution encerclent le Stena Impero, avant de débarquer sur son pont dans le détroit d'Ormuz.

Ce navire de 183 mètres est confisqué et conduit dans le port iranien de Bandar Abbas pour "non-respect du code maritime international". Il est accusé d'avoir ignoré des appels de détresse et d'avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.

Le tanker battant pavillon britannique, propriété d'un armateur suédois, a un équipage de 23 personnes, dont 18 Indiens. Le reste vient des Philippines, de Lettonie et de Russie.

La saisie était intervenue quelques heures après l'annonce alors par le tribunal de Gibraltar de la prolongation de la saisie du Grace 1. L'Iran a nié qu'il s'agisse de représailles.

L'Iran et la Grande-Bretagne ont jusque-là rejeté la possibilité d'un échange de pétroliers.

- Pétrolier non identifié -

Téhéran a saisi un troisième pétrolier le 31 juillet avec sept membres d'équipage étrangers à son bord, assurant qu'il transportait 700.000 litres de carburant de contrebande dans le Golfe.

Les Gardiens de la Révolution ont indiqué avoir transféré le bateau vers le port de Bouchehr (sud) et remis aux autorités ce navire-citerne, en route selon eux pour délivrer du brut à des pays du Golfe.

Ni la nationalité du bateau ni celles des membres de l'équipage n'ont été dévoilées.

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