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Philadelphie mène la bataille contre une société sans argent liquide

Philadelphie va forcer ses commerçants à accepter l'argent liquide, devenant la première grande ville américaine à refuser que cartes et téléphones deviennent les seuls moyens de paiement. D'autres pourraient suivre.

Le maire de Philadelphie a ratifié un arrêté municipal qui entrera en vigueur le 1er juillet et dont l'intitulé résume la philosophie: "protections contre des discriminations illégales".

Un nombre croissant de commerces américains, en particulier des restaurants, n'accepte plus de liquide, considéré par beaucoup comme moins pratique, mais aussi comme potentiellement dangereux, du fait des vols.

Les Etats-Unis restent néanmoins encore en retrait de plusieurs pays en matière de pénétration technologique, notamment la Chine, où le paiement par smartphone est devenu un mode de transaction majeur.

Selon des chiffres publiés par la Réserve fédérale de San Francisco, 32% des transactions dans le commerce de détail se sont faites en liquide en 2015, contre 40% en 2012.

Des élus estiment que ce qui s'apparente à une transition, accélérée par l'avènement du paiement sans contact et par smartphone, se fait au détriment des populations non bancarisées, souvent les plus fragiles.

Selon une étude du Fonds de garantie des dépôts bancaires (FDIC), 6,5% des foyers américains ne possédaient pas de compte bancaire, chiffre en baisse constante depuis 2011, mais qui représente encore près de 8 millions de foyers.

Outre Philadelphie, le Parlement du New Jersey a voté, début février, un texte contraignant également les commerces de proximité à accepter l'argent liquide, mais le gouverneur démocrate, Phil Murphy, ne l'a pas encore ratifié.

A New York et San Francisco, des propositions ont été déposées et font actuellement leur chemin, mais aucun vote n'est prévu pour l'instant en conseil municipal.

Washington et Chicago ont aussi vu passer des textes législatifs, restés lettre morte.

A ce stade, le Massachusetts est le seul Etat américain dont la loi contraint, en théorie, tous les commerces à accepter l'argent liquide. Mais dans les faits, ce texte adopté il y a plus de 40 ans n'a jamais été appliqué.

Sollicitée par l'AFP, la chaîne de restauration Sweetgreen, qui n'accepte de liquide dans aucun de ses établissements, s'est refusée à indiquer comment elle comptait s'adapter à la mesure adoptée à Philadelphie.

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