Accueil Actu

Philip Morris veut se remarier à Altria pour mieux tourner la page de la cigarette

Deux des plus grands cigarettiers mondiaux, Philip Morris International et Altria, sont en pourparlers pour refusionner et trouver ensemble les moyens de compenser l'inexorable chute des ventes de cigarettes.

Pour l'heure, Philip Morris, qui a confirmé la rumeur mardi dans un bref communiqué juste avant l'ouverture de la Bourse, reste prudent sur l'issue de ces discussions.

Il n'y a aucune garantie que cette "fusion entre égaux" voie le jour, précise le groupe dans un communiqué, ajoutant qu'il ne fera aucun autre commentaire.

Les deux entreprises tentent de trouver la parade à la chute des ventes de cigarettes, chacune en investissant dans des alternatives comme le vapotage, ou encore le tabac pas destiné à être fumé.

Si la transaction devait se faire, elle créerait un mastodonte pesant plus de 200 milliards de dollars en bourse, 55 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 15 milliards de dollars de bénéfices.

Les deux groupes, séparés il y a une dizaine d'années, vendent les même marques comme les emblématiques Marlboro, l'un à l'international, comme son nom l'indique, et l'autre aux Etats-Unis.

Pour se diversifier, Altria a annoncé fin décembre un investissement historique de 13 milliards de dollars dans Juul, une start-up basée à San Francisco qui, en trois ans, a conquis les trois-quarts du marché des cigarettes électroniques aux Etats-Unis.

"Nous agissons avec vigueur pour préparer un avenir dans lequel les fumeurs adultes choisissent en masse les produits non combustibles de préférence aux cigarettes", avait alors expliqué le PDG d'Altria, Howard Willard.

Altria vise aussi de nouveaux marchés à fort potentiel. Il a ainsi récemment investi massivement dans le cannabis.

Quant à Philip Morris, il compte radicalement changer d'image et veut utiliser la technologie contenue dans ses nouveaux produits de vapotage pour offrir des services de dépistage de santé.

Le vapotage rencontre un immense succès auprès des jeunes. Ainsi les cigarettes électroniques de Juul, au design épuré, s'arrachent et l'attrait du produit est encore multiplié par les parfums des "jus".

Les cigarettiers présentent la version électronique comme une alternative beaucoup moins nocive aux cigarettes classiques.

Mais, selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les cigarettes électroniques sont "incontestablement nocives" et devront être régulées. Un avis partagé par de nombreuses autorités sanitaires, qui voient avec inquiétude les jeunes se ruer sur ces nouveaux produits.

À lire aussi

Sélectionné pour vous