Accueil Actu

Plus de 460 suppressions de postes chez le groupe de prêt-à-porter Happychic

Nouvelles suppressions de postes dans la branche textile de la galaxie Mulliez: après Pimkie, le groupe de prêt-à-porter Happychic va supprimer 466 postes et fermer quelque 90 magasins des marques Brice, Bizzbee, et Jules d'ici à 2020-2021.

Il s'agit d'un "maximum de 466 postes", selon la direction du groupe qui a annoncé ce plan de restructuration mardi matin en comité d'entreprise extraordinaire au siège à Roubaix (Nord).

L'entrepôt Brice du Mans devrait fermer d'ici avril 2019, environ 90 magasins vont disparaître et les premiers départs pourraient intervenir dès janvier ou février 2019, selon la présentation faite aux syndicats et que l'AFP a pu consulter.

Dans le détail, il s'agirait de dix magasins Bizzbee et 78 magasins Jules et Brice partout en France, soit environ 330 salariés.

Selon un communiqué de la direction, il s'agit de "premières pistes de réflexion concernant son projet de transformation de l’entreprise pour renouer avec la compétitivité sur le marché très concurrentiel du prêt-à-porter masculin".

"Celui-ci est notamment marqué depuis plusieurs années par l’émergence de leaders e-commerce, l’évolution des comportements d’achat et une baisse du budget des consommateurs dans l’habillement", ajoute la direction.

Happychic compte 740 magasins dans 17 pays, pour 720 millions d'euros de chiffre d'affaires et 4.000 collaborateurs, dont 2.600 salariés en France.

Dans un premier temps, le groupe envisage "une fusion des sociétés Jules, Brice, Happychic Services, Happychic production et Happychic store" d'ici le 30 juin 2019, puis de déployer "une seule et même enseigne sur l’ensemble du nouveau réseau".

"On y était préparé, mais on espère toujours un chiffre moins élevé", a déclaré à l'AFP Patrick Digon, délégué CFDT. Selon lui, 300 postes devraient être supprimés dans le réseau des magasins, 43 dans la logistique et le reste parmi le personnel administratif du siège à Roubaix (Nord).

"Tous les postes sont bloqués actuellement, il n'y a que des annonces en CDD", a-t-il précisé.

- "Révoltée" -

"Je suis révoltée de voir autant de suppressions", a réagi auprès de l'AFP Nadia Ferrante, déléguée FO, dénonçant les "choix stratégiques erronés" de la direction depuis plusieurs années qui ont conduit à cette situation, selon elle.

"Ils n'ont pas réussi à faire bouger la boîte comme il le fallait. L'entreprise va mal depuis 2011. Ce sont toujours les petits qui subissent les conséquences de ces erreurs", a-t-elle déploré.

Les syndicats redoutaient depuis plusieurs semaines une telle annonce: les 43 salariés de l'entrepôt Brice du Mans, dont le bail n'a pas été renouvelé, s'étaient mis en grève le 25 juin, par crainte d'une fermeture.

Début juillet, une quarantaine de personnes avaient bloqué l'entrepôt de Wattrelos près de Roubaix de la marque Jules, empêchant les camions de livrer et récupérer la marchandise destinée à alimenter les magasins de l'enseigne, pour protester contre la menace du plan social.

Le groupe avait déjà annoncé la fermeture de 13 magasins des enseignes Jules, Brice et Bizzbee d'ici la fin 2018.

"Après avoir touché les aides de l’Etat (5 millions de CICE) et après s’être rempli les poches (40 millions en 2 ans), les actionnaires se sont réunis début juillet pour mettre en oeuvre leur plan de destruction massive de l’emploi", a regretté la Fédération CGT commerce dans un communiqué, assurant qu'elle mettra "tout en oeuvre pour faire annuler ce projet de casse sociale".

Les négociations du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) devraient commencer fin août et se terminer fin novembre.

Un autre plan de départs volontaires portant sur 208 postes avait été annoncé début 2018 chez Pimkie, enseigne de prêt-à-porter féminin de la galaxie Mulliez.

À lire aussi

Sélectionné pour vous