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Air France: plusieurs syndicats acceptent de négocier, sans lever les préavis

L'intersyndicale qui appelle à la grève pour les salaires à Air France a décidé majoritairement de se rendre jeudi à la négociation proposée par la direction mais sans lever les préavis, ont annoncé mercredi leurs représentants.

Au septième jour d'une grève menée depuis février par épisodes, le SNPL et le SPAF, représentatifs chez les pilotes, l'ont indiqué à l'AFP, tout comme FO. La CGT n'était en revanche pas certaine de se rendre à ce rendez-vous de négociation salariale programmé jeudi à 09H00.

L'intersyndicale devait se réunir dans l'après-midi pour coordonner sa position, alors que quatre autres journées de grève sont programmées les 17, 18, 23 et 24 avril.

"Bien sûr que des syndicalistes en grève répondent aux invitations à la négociation" mais la grève se poursuit "bien entendu", a déclaré le président du SNPL Air France, Philippe Evain, lors d'un point-presse en marge d'un rassemblement à Roissy.

"Le préalable à toute discussion, c'est 6% d'augmentation de salaire", a en revanche prévenu Karine Monsegu, une des porte-parole de la CGT.

Si Karim Taïbi (FO) se rendra au rendez-vous proposé par la direction, il est en revanche pour lui "hors de question qu'on se couche pour 1% (de plus)". "On ira chercher nos 6%, c'est un dû".

- "Sac bien rempli" -

La direction d'Air France a proposé mardi aux syndicats d'entamer dès jeudi une négociation pluriannuelle sur les salaires (2019-2021). Une "main tendue", selon les termes employés par le directeur général d'Air France Franck Terner, assortie d'une augmentation générale de 2% en 2018, contre celle de 1% en deux temps initialement proposée.

"On verra ce qu'elle nous propose demain", pour l'instant ce n'est "pas grand-chose" à part "augmenter légèrement les 0,56% qu'elle nous a royalement accordés cette année", a ironisé Grégoire Aplincourt, président du Spaf.

"Demain, il faut que M. Terner vienne avec un sac bien rempli", a appuyé M. Taïbi.

Selon Jérôme Beaurain de SUD aérien, "le mouvement ne faiblit pas" et "il va falloir mettre encore plus de pression".

Les sept jours de grève, qui ont conduit la compagnie à annuler entre 25 et 30% des vols à chaque épisode, ont coûté environ 170 millions d'euros, selon la direction.

Face à elle, onze syndicats de tous métiers réclament une augmentation générale de 6% au titre des efforts passés et en raison de résultats en hausse.

"Air France n'est pas malade économiquement", les personnels veulent recevoir "une partie de la richesse qu'ils ont créée", a plaidé M. Beaurain en conférence de presse. Il a mis en parallèle la baisse "drastique" des effectifs, de l'ordre de "moins 20% (du personnel) en six ans", et la "forte augmentation du nombre de passagers transportés".

Les personnels "subissent depuis maintenant 10 ans une stratégie managériale" faite de "réorganisations" successives, a poursuivi Mme Monsegu, réclamant "qu'on leur foute la paix".

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