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On connait la cause de l'effondrement du pont qui a fait deux morts en France

Le camion ayant emprunté le pont suspendu qui s'est effondré lundi dans le sud-ouest de la France, faisant deux morts, pesait "plus de 40 tonnes", soit plus du double du poids maximal autorisé, selon le maire de la commune où s'est produit le drame. "On estime (le poids) à plus de 40 tonnes, largement. C'était un camion de gabarit hors norme, le pont a craqué", a déclaré Eric Oget, maire de Mirepoix-sur-Tarn.

Le chauffeur du camion était d'ici. Ca m'étonne qu'il se soit engagé avec un tonnage de 40 tonnes ou plus

L'ouvrage, une structure métallique datant de 1931 surplombant la rivière Tarn, pouvait supporter une charge maximale de 19 tonnes, et un panneau à son entrée interdisait l'accès aux véhicules excédant ce tonnage.

L'effondrement a été spectaculaire: le tablier du pont s'est quasiment entièrement affaissé et sa chaussée a été presque coupée en deux, plongeant dans la rivière, profonde de plus de 20 mètres et large de 100 m à cet endroit.

Deux personnes ont trouvé la mort dans l'accident: une adolescente de 15 ans et le conducteur du camion.

"Si c'était le chauffeur d'une entreprise d'ailleurs, j'aurais compris, mais le chauffeur du camion était d'ici. Ca m'étonne qu'il se soit engagé avec un tonnage de 40 tonnes ou plus", a ajouté l'élu de Mirepoix-sur-Tarn, village d'un millier d'habitants situé à 30 minutes de Toulouse.

Les gendarmes poursuivaient mardi leurs investigations, en exploitant notamment les images prises par les plongeurs lundi, des constatations techniques précieuses pour la suite de l'enquête. La carcasse du camion devrait être remontée à la surface mais cette opération complexe pourrait prendre du temps.

"On veut savoir ce qui s'est passé, on veut comprendre", insistait mardi matin Thomas Ferrandis, un habitant du village.

Le pont de structure métallique "avait fait, semble-t-il, l'objet d'un suivi correct", selon le procureur de Toulouse. L'ouvrage, qui mesurait 155 mètres de long et 6,50 mètres de large, ne présentait "aucun problème de structure" lors de sa dernière inspection détaillée en 2017, et le dernier contrôle a eu lieu en décembre 2018.

L'accident a toutefois relancé la question de la fiabilité des ponts en France. Selon une mission sénatoriale mise en place après l'effondrement meurtrier du viaduc italien de Gênes en août 2018 (43 morts), "au moins 25.000 ponts" français "sont en mauvais état structurel", sur les 200.000 à 250.000 ouvrages que compte le pays - le nombre exact de ponts routiers en France n'est pas connu.

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