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Prises de vertiges, les places européennes espèrent des réponses de la BCE

Passée l'euphorie des premières séances de 2018 qui ont installé les marchés européens à des niveaux élévés, les investisseurs hésitent un peu sur l'attitude à adopter et devraient chercher des réponses du côté de la BCE.

"Les investisseurs commencent à avoir le vertige. Ils ont du mal à profiter de leur bonheur et ont pas mal cherché ces derniers jours des éléments pour justifier des prises de profits, même s'ils en ont trouvé très peu", observe auprès de l'AFP Vincent Juvyns, un stratégiste de JPMorgan AM.

"Les marchés européens avaient démarré un peu rapidement l'année et cette semaine ils ont été pris dans des vents contraires" avec d'un côté "toujours de bonnes nouvelles économiques et des publications aux Etats-Unis plutôt positives" mais de l'autre une montée de l'euro et des taux d'intérêts américains, relève également Isabelle Enos, conseillère en investissement financier chez BNP Paribas Banque Privée.

"Les investisseurs ont eu du mal à faire le tri entre ces flux divergents" et "le rebond de la volatilité n'a pas été anodin", complète-t-elle.

Entre séances poussives et poussée d'optimisme en fin de semaine, les places européennes ont en effet eu du mal à choisir leur camp.

La semaine à venir devrait apporter pas mal d'éléments susceptibles d'alimenter leur réflexion, à commencer par une réunion de la Banque centrale européenne jeudi prochain, même si aucune annonce n'est attendue à cette occasion.

"Aujourd'hui ce que tout le monde aimerait savoir sur les marchés, c'est ce que va faire l'institution monétaire face à la dynamique économique européenne : va-t-elle donner plus de précisions sur la réduction de ses achats d'actifs, va-t-elle confirmer que la perspective d'une première baisse des taux directeurs sera pour 2019 ?", énumère Mme Enos.

"Il n'y aura sans doute pas de calendrier très précis, mais les investisseurs espèrent que l'horizon commencera à se dessiner", poursuit la spécialiste.

Les banquiers centraux européens n'ont d'ailleurs pas été avares de commentaires ces derniers temps "ce qui n'a pas manqué d'interpeller les marchés", note M. Juvyns qui estime que "graduellement la BCE va commencer à préparer les marchés à une sortie plus franche du programme de soutien monétaire".

"Mais compte-tenu de la prudence de Sioux des banques centrales, il faudra chercher à la marge dans toutes les communications pour déceler une inflexion", selon lui.

- Saison des résultats en Europe -

Autres rendez-vous de premier plan des séances à venir, les premières estimation de croissance au 4e trimestre et donc pour 2017 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Les commandes de bien durables en décembre aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs ou les indicateurs d'activités PMI en janvier en zone euro font également partie des statistiques attendues outre-Atlantique, ainsi qu'en Allemagne les baromètres de confiance Zew des milieux financiers, Ifo des entrepreneurs et GfK des consommateurs.

Les marchés devrait aussi guetter certains discours au forum de Davos, comme celui de la Première ministre britannique Theresa May ainsi qu'en Allemagne le congrès du parti social-démocrate qui se prononcera dimanche sur le contrat préliminaire de "grande coalition" avec le clan de centre-droit d'Angela Merkel.

La saison des résultats va également gagner en puissance et gagner l'Europe.

A Londres, les investisseurs passeront en revue ceux d'EasyJet, de Diageo et de Sky. A Paris, les premiers poids-lourds comme LVMH ou STMicroelectronics sont attendus.

Les publications américaines se poursuivront également après une semaine déjà dense en la matière avec des résultats de bonne facture jusqu'ici.

La semaine écoulée a par ailleurs rassuré les investisseurs au sujet de la Chine, la deuxième économie mondiale ayant vu sa croissance rebondir en 2017 pour la première fois depuis 7 ans.

Au final, "il est difficile de trouver des éléments suscitant de véritables craintes, si ce n'est la valorisation élevée atteinte par les marchés", estime M. Juvyns.

"En théorie cela pourrait bloquer leur progression, mais pour l'instant l'appétit pour les marchés actions est tangible, poursuit-il, même si les performances de 2017 seront difficiles à égaler".

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