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Procès de la "chemise arrachée": longs débats autour d'un col de chemise et d'une "poussette"

L'un nie avoir tiré par le col un cadre dirigeant d'Air France, l'autre admet un "geste d'humeur" contre un vigile : au troisième jour de leur procès, deux ex-salariés de la compagnie aérienne se sont défendus mercredi de toute intention violente lors d'une manifestation le 5 octobre 2015.

Quatre prévenus comparaissent depuis lundi devant la cour d'appel de Paris pour des violences commises ce jour-là contre deux cadres dirigeants d'Air France et un vigile, en marge d'une manifestation contre un projet de restructuration menaçant 2.900 emplois.

Tous les quatre, qui sont adhérents à la CGT, ont été licenciés et pointent désormais au chômage entre deux missions d'intérim.

L'un deux, qui a fait appel de sa condamnation en première instance à quatre mois de prison avec sursis, est accusé d'avoir attrapé par le col Pierre Plissonnier, alors responsable de l'activité long-courrier, et de l'avoir tiré en arrière pour l'empêcher de fuir.

"La vidéo prouve que je n'ai tapé personne, on me voit poser la main droite sur l'épaule de M. Plissonnier, c'est tout", a dit ce grand gaillard d'"1,83 m", coiffé en brosse. Un geste motivé selon lui par le désir d'"attirer son attention et lui poser des questions au sujet des 2.900 suppressions d'emploi prévues".

Pierre Plissonnier, dont la chemise avait été arrachée dans l'indescriptible cohue qui avait suivi l'envahissement du Comité central d'entreprise, avait évoqué mardi son sentiment d'"humiliation" face à des images qui ont été vues plus d'un million de fois.

Condamné à trois mois de prison avec sursis en première instance, un deuxième prévenu, qui était à l'époque délégué du personnel, admet, lui, avoir eu "un geste d'humeur" sur un vigile avec lequel il aurait eu une altercation. Une "poussette" qui a entraîné la chute de ce dernier, partie civile au procès, et à sa suite celle du DRH de l'époque, Xavier Broseta.

Pour autant, ce trentenaire nie toute intention violente. Il affirme même avoir "fait de son mieux", en syndicaliste responsable, pour protéger les cadres en repoussant les manifestants.

Lilia Mhissen, son avocate, cite à l'appui un SMS de M. Broseta, adressé à trois responsables de la CGT d'Air France, les remerciant de l'avoir protégé. Mais, pour la partie civile, cela n'exonère pas les prévenus de leurs responsabilités.

Huit salariés d'Air France sont également poursuivis pour des dégradations dans le cadre de ce procès qui doit durer jusqu'à mardi.

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