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Procès Tarnac: la présidente recadre les débats

La présidente du tribunal correctionnel de Paris a recadré les débats vendredi à l'ouverture de la quatrième journée du procès de Tarnac, après les débordements constatés lors des premiers jours.

"J'ai bien conscience que dans ce procès, il y a chez certains des prévenus une colère qui avait besoin de s'exprimer, c'est la raison pour laquelle, il m'a semblé qu'il était important de leur laisser une place pour pouvoir s'exprimer, ce qui fait que les débats ont été plutôt atypiques", a expliqué la présidente Corinne Goetzmann.

Questions, accusations, affirmations péremptoires... certains des prévenus et leur avocat Me Jérémie Assous sont parvenus depuis le début du procès à imposer leur tempo, les thèmes de débats devant un public acquis aux prévenus.

Ils ont bénéficié jusqu'à ce jour de la bienveillance de la présidente, sous l’œil furieux du procureur Olivier Christen.

Résultat, le procès a pris du retard et la présidente envisageait jeudi soir de revoir son programme en rajoutant des temps d'audience pour pouvoir finir dans les temps.

"Ce n'est pas comme cela que doit se dérouler un procès pénal", a recadré vendredi la magistrate en rappelant le principe du contradictoire.

"Il faut pouvoir discuter des éléments de preuve et pour cela, il faut s'écouter", a souligné la magistrate en appelant la défense à ne pas confondre cette phase du procès pénal avec leur plaidoirie.

"Ce procès est une affaire sérieuse", contrairement à ce qu'a montré "l'ambiance des premières journées", a dit Corinne Goetzmann en rappelant les peines encourues par les prévenus, jusqu'à 5 ans et 375.000 euros d'amende.

"Il y a peut-être derrière ce procès des enjeux médiatiques qui échappent au tribunal mais il y a aussi des enjeux humains", a-t-elle martelé.

Après avoir été poursuivis pendant neuf ans pour terrorisme, huit membres de la communauté libertaire de Tarnac sont jugés notamment depuis mardi pour association de malfaiteurs de droit commun et la dégradation d'une ligne SNCF. Le procès est prévu jusqu'au 30 mars.

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