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Protection des données: Continental bannit WhatsApp et Snapchat

L'équipementier allemand Continental a annoncé mardi interdire désormais à une partie de ses employés d'utiliser les messageries WhatsApp et Snapchat sur leur téléphones professionnels, jugeant ces applications non respectueuses des nouvelles réglementations européennes sur la protection des données.

"Selon nous, ces services présentent des déficiences en terme de protection des données car ils accèdent aux données personnelles et potentiellement confidentielles de l'utilisateur, comme ses contacts, qui eux, en tant que tiers, ne sont pas consentants", justifie l'entreprise allemande dans un communiqué.

L'équipementier de Hanovre, qui fabrique aussi bien des pneus, des pièces automobiles que des logiciels, a indiqué à l'AFP que cette interdiction s'appliquait aux téléphones professionnels fournis par l'entreprise de 36.000 de ses 240.000 employés à travers le monde.

Continental estime que ces applications contournent partiellement le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD), entré en vigueur le 25 mai dernier.

Rappelant l'activisme des tribunaux allemands à imposer aux GAFA, notamment Facebook, une vision plus stricte que ses voisins européens de la protection de la vie privée, Continental assume une lecture rigoriste du texte européen, qui a fait du consentement éclairé de chaque utilisateur à la transmission de ses données, une pierre angulaire.

"Pour satisfaire les exigences de la RGPD, chaque utilisateur devrait, dans le cas de WhatsApp, obtenir la permission de chaque contact dans son carnet d'adresse de partager ses données avec ces services", dit l'entreprise, ajoutant qu'elle jugeait cette solution "infaisable".

Continental est la première multinationale allemande à publiquement défier l'un des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), sur la question de la protection des données. L'entreprise se dit prête à autoriser de nouveau l'usage de Whatsapp et Snapchat à ses employés, si les deux géants modifient leur paramètres d'utilisation.

Snap, maison mère de Snapchat, s'est défendu dans une réaction transmise à l'AFP, indiquant que "Continental a tort en suggérant que notre conformité avec la RGPD déplace le fardeau sur les utilisateurs".

"Si les utilisateurs téléchargent leurs contacts sur leur compte, ils peuvent à tout moment arrêter la synchronisation et les effacer", indique Snap, ajoutant que l'entreprise "n'enregistre pas de contacts de personnes qui ne sont pas des utilisateurs."

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