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Renault-Nissan-Mitsubishi: "restaurer" la confiance est une priorité, estime le DG de Nissan

Le nouveau directeur général de Nissan, Makoto Uchida, a déclaré jeudi dans un entretien exclusif accordé à l'AFP que l'une de ses priorités absolues était de "restaurer" une relation de confiance dans l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, en faisant preuve de "transparence".

"Se respecter, se comprendre, être transparent, mettre tout problème ou question sur la table sans rien cacher, tout montrer: une fois que nous aurons commencé cela, la confiance reviendra forcément", a déclaré M. Uchida, ajoutant: c'est une de mes premières priorités".

Agé de 53 ans, M. Uchida est arrivé aux commandes du constructeur nippon le 1er décembre. Il avait précédemment piloté les activités du groupe en Chine, et a aussi été responsable des achats groupés de l'alliance de 2016 à 2018.

La nomination de ce Japonais favorable à l'alliance entre les trois constructeurs, doté d'un profil international et parlant couramment anglais avait été accueillie avec soulagement par Renault, dont la relation avec Nissan a été déstabilisée par l'éviction fracassante de Carlos Ghosn, interpellé en novembre 2018 au Japon puis poursuivi pour malversations financières présumées.

"Les difficultés du passé ont parfois rendu les gens mal à l'aise avec leur travail" au sein de l'alliance, a reconnu M. Uchida, qui a reçu l'AFP dans ses bureaux au 21e étage du siège de Nissan à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo.

"Mon travail est de revenir aux fondamentaux (...), de restaurer cet esprit originel que nous avions chez Nissan et dans l'alliance pour pouvoir avancer plus professionnellement".

- Anticiper le Brexit -

M. Uchida a aussi dit "avoir hâte" de collaborer avec Hadi Zablit, l'ingénieur franco-libanais qui vient d'être nommé secrétaire général de l'alliance tripartite.

"Je le connais très bien (...). Il peut avoir une position neutre, ce qui est bon pour l'alliance" a dit de lui M. Uchida.

Les bénéfices et les ventes de Nissan sont actuellement en berne, pénalisés par le ralentissement du marché automobile mondial mais aussi par le manque de renouvellement de ses modèles et la fin de ses dispositifs incitatifs qui visaient à soutenir ses volumes.

Le groupe a aussi initié cette année une vaste restructuration de ses capacités de production, en vue de les réduire de 10% d'ici fin mars 2023, ce qui implique la suppression de 12.500 emplois dans le monde.

Les craintes sont notamment vives pour les deux grandes usines du groupe en Europe, à Sunderland (nord-est de l'Angleterre) et Barcelone en Espagne, où travaillent au total quelque 9.500 personnes.

M. Uchida n'a pas révélé jeudi où les coupes d'effectifs allaient avoir lieu, ni s'il comptait encore intensifier cette cure d'amaigrissement lancée cette année par son prédécesseur, Hiroto Saikawa, poussé à la démission en raison de ses liens dans l'affaire Ghosn.

Il a cependant rappelé que Nissan "devait se préparer" pour faire face aux nombreuses "incertitudes" pesant sur son activité.

Le Brexit notamment, enjeu crucial des élections législatives britanniques qui se déroulent jeudi, "est quelque chose que nous devons anticiper, mais nous ne savons pas quelle en sera l'issue (...). Nous sommes en discussion, nous planifions", a-t-il commenté.

L'Europe va toutefois "clairement" rester un important marché de Nissan à l'avenir, a-t-il assuré: "toutes les régions sont importantes".

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