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Ryanair de nouveau à l'offensive en France avec l'ouverture de deux nouvelles bases

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair relance son offensive sur le marché aérien français avec l'ouverture de deux bases à Bordeaux et à Marseille, et accroît la pression sur Air France, affaiblie par les grèves du printemps.

Il s'agit d'un retour dans le pays pour la première compagnie européenne qui n'avait plus de base dans l'Hexagone depuis 2011 et la fermeture de celle de Marseille. En janvier dernier, Ryanair avait expliqué vouloir ouvrir quatre bases en France d'ici à 2019 pour y doubler à terme son trafic.

Dans un communiqué jeudi, la compagnie aérienne a annoncé qu'elle allait investir 400 millions d'euros sur le projet. En fait d'investissements, Ryanair compte le prix des quatre Boeing 737 qu'elle va déployer sur ces bases, deux dans chacun dans des aéroports français choisis.

Avec l'ouverture de ces deux nouvelles bases, elle compte créer 60 emplois dans chaque aéroport, soit 120 en tout, auxquels s'ajoutent 2.600 emplois indirects sur les deux sites.

La compagnie va proposer en tout 27 nouvelles lignes vers 12 pays, parmi lesquels l'Irlande, l'Allemagne, le Maroc, l'Italie ou encore la République Tchèque, pour quelque 3,5 millions de clients par an.

"Notre croissance générera 1,1 million de clients par an à l'aéroport de Bordeaux et 2,4 millions de clients à Marseille", s'est félicité le directeur commercial de Ryanair, David O'Brien, cité dans le communiqué.

Loin d'être affaiblie par les mouvements sociaux de la part de ses pilotes et personnels de cabine qui la secouent, Ryanair dévoile cette implantation en France alors qu'elle s'apprête d'ailleurs à connaître vendredi une grève dans six pays européens qui l'a contrainte à supprimer 150 vols.

La compagnie à bas coûts irlandaise indiquait en janvier détenir 6% de parts de marché en France où elle est présente dans 31 aéroports, contre 15% en Europe. Elle compte 86 bases en Europe, selon son site internet, mais jusqu'à présent aucune en France.

- Concurrence -

Ce retour en force intervient alors qu'Air France est elle-même figée dans son développement par les grèves à répétition du printemps et le départ surprise de son ancien PDG Jean-Marc Janaillac.

La compagnie tricolore vient certes d'accueillir son nouveau patron Ben Smith, mais ce dernier doit encore tourner la page de ce climat tendu et rétablir le dialogue social afin de la remettre en ordre de bataille.

Sa riposte passera probablement par sa filiale low-cost, Transavia, dont le développement de la flotte au-delà des 40 avions actuels nécessite l'accord du syndicat des pilotes SNPL d'Air France.

L'ouverture de bases dans l'Hexagone permet à Ryanair d'y faire stationner ses avions et d'y domicilier son personnel ainsi que d'offrir plus de fréquences de vols et de meilleurs horaires, notamment pour les premiers vols du matin.

La compagnie avait indiqué en janvier, en dévoilant ses plans pour la France, que ses salariés seraient embauchés en contrat local. Il s'agit d'un point sensible pour les syndicats qui mènent des grèves en Europe au sein de la compagnie afin d'obtenir justement des contrats de leurs propres pays et non pas de droit irlandais, lesquels offrent de moins bonnes conditions de travail.

Ryanair avait d'ailleurs été condamnée en octobre 2014 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence à 200.000 euros d'amende et à payer 8,1 millions d'euros de dommages et intérêts pour travail dissimulé sur sa base de Marseille-Marignane entre 2007 et 2010.

La compagnie irlandaise à bas coûts avait contesté cette décision. La Cour de cassation a annulé la semaine dernière cette condamnation et renvoyé le dossier devant la cour d'appel de Paris pour que s'y tienne un nouveau procès.

Ryanair a par ailleurs été inculpée en janvier 2017, soupçonnée d'avoir employé, cette fois-ci de 2011 à 2014, des salariés sous statut irlandais sans respecter le droit social français à l'aéroport de Marseille.

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