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Ryder Cup: quand le public dérape

Insultes, intimidations, hurlements continus... Pris par la frénésie de la Ryder Cup, le public, d'ordinaire assez sage sur un parcours de golf, se lâche parfois un peu trop. Et peut même déraper franchement.

C'est aussi l'une des particularités de la Ryder Cup. Le public y joue un rôle bien plus important que sur les autres tournois de l'année. A hurler des "USA, USA" ou alors "Europe, Europe" pendant trois jours, les fans tentent aussi de déstabiliser les joueurs de l'équipe adverse. Et parfois, la ligne jaune est allègrement franchie.

Lors de la dernière Ryder Cup perdue par les Européens à Hazeltine en 2016, Rory McIlroy a vu rouge. Pas pour un putt raté ou un drive égaré dans le rough. Non, après des heures passées à se faire insulter et huer par la foule, il a craqué et pointé du doigt un spectateur dans le public pour qu'il se fasse expulser.

"Le plan était de nous faire péter les plombs. Mais, au final, plus ils me criaient dessus, mieux je jouais. Mais c'était dur", avait expliqué le Nord-Irlandais.

Lors de cette même Ryder, Ian Poulter, qui était vice-capitaine, a aussi fait expulser un fan américain qui s'en prenait à Danny Willett.

Ian Poulter s'est d'ailleurs dit prêt à encaisser "la haine" des fans américains sur le parcours du Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines.

"Je sais que la haine sera présente. On est préparé à entendre de sales choses. C'est l'essence pour mettre le feu. C'est bizarre comme la dynamique change lors d'une Ryder Cup", a-t-il expliqué au Times.

- "La confiance avec quelques bières" -

"Mais vous savez, 99% des fans américains respectent le golf, les combattants, les personnalités et la passion. Mais certains d'entre eux prennent la confiance avec quelques bières", a-t-il ajouté.

Parfois, les spectateurs vont vraiment loin dans les tentatives de déstabilisations. En 2012, lors du miracle de la remontée de l'Europe à Medinah, certains dans le public lançaient des "Luke, I'm your father" (en référence au film Star Wars) alors que le joueur venait de perdre récemment son père.

Ces dérapages peuvent aussi se produire le reste de l'année sur certains tournois. Mais tout prend une dimension plus grande lors d'une Ryder Cup.

"L'ambiance est incomparable avec un tournoi normal", assure Thomas Levet, vainqueur de la Ryder Cup en 2004 aux Etats-Unis. "C'est comme si vous passiez d'une chorale d'enfants à un concert d'AC/DC au Stade de France. En tant que joueur européen, je peux témoigner que le public américain verse presque dans l'insulte pendant une Ryder Cup. Quand j'ai joué là-bas en 2004, certains me disaient +Qu'est-ce-que c'est que ce pantalon de merde que tu as mis?+"

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