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Ryder Cup: une armada américaine à faire peur ?

Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Mais là, avec en plus Tiger Woods dans ses rangs, l'équipe américaine, mixant la jeune garde Spieth, Thomas, les vétérans comme Mickelson et les brutes Koepka et Johnson, n'a jamais semblé aussi armée pour renverser l'Europe sur ses terres.

Vingt-cinq ans, cela commence à faire un peu long. Cela fait un quart de siècle que les Etats-Unis n'ont pas gagné une Ryder Cup en Europe. Il y a forcément quelque chose qui cloche, car souvent, les Américains ont aligné des joueurs mieux classés que les Européens. Cette année rentre dans cette catégorie.

Sur les 12 joueurs qui composent l'équipe des visiteurs, 6 joueurs figurent dans le top 10 et 6 sont classés entre la 11e et la 17e place. Une densité assez incroyable.

Côté européen, quatre joueurs du top 10, plus quatre situés entre la 10e et la 24e place, et... il faut ensuite plonger loin dans le classement pour chercher les autres.

- "Watson n'en met pas une"-

"Oui mais en golf, ça ne veut pas dire grand-chose. On ne sait jamais combien on va jouer, même si on a une petite idée de l'état de forme des joueurs", nuance Thomas Levet, l'un des trois Français à avoir disputé une Ryder Cup.

Il y a tout de même l'effet de dynamique. L'exploit de Tiger Woods la veille de l’arrivée des joueurs à Paris a évidemment "boosté" l'équipe, a assuré le capitaine Jim Furyk. Et si on regarde le palmarès en Grand Chelem cette année, Brooks Koepka a remporté l'US Open et l'US PGA, Patrick Reed le Masters.... Dustin Johnson a piqué la place de N.1 mondial cette semaine à l'Anglais Justin Rose, qui se console avec les 10 millions de dollars que lui rapportent la Fedexcup.

"Oui, mais Bubba Watson n'en met pas une depuis quelque temps, Mickelson est aussi aux abonnés absents. Une Ryder Cup ne se gagne pas avec un seul joueur", estime Thomas Levet.

Souvent aussi ces vingt dernières années, l'Europe a contredit le scenario d'une défaite annoncée. Avec en point d'orgue le miracle de Medinah en 2012, en renversant une Team USA quasi sûre de gagner le dimanche matin chez elle avec quatre points d'avance (10-6), et avec sa ribambelle de stars (Woods, Bubba Watson, Phil Mickelson...).

Pour Rory McIlroy, l'explication se trouve en dehors du parcours. "Nous avons toujours été les uns derrière les autres. Nous mettons nos égos de côté pendant cette semaine", a-t-il assuré mercredi. L'ambiance et l'esprit d'équipe plus prégnant côté européen seraient donc la clé ? "C'est plus facile pour nous", abonde même Sergio Garcia, comme pour souligner un problème côté américain.

Sauf que l'histoire évolue. De la fin des années 90 jusqu'au début des années 2000, la cohabitation au sein de l'équipe entre Tiger Woods et Phil Mickelson n'a pas aidé. Les deux ont joué à "Je t'aime moi non plus" pendant longtemps, alternant démonstrations de respect, petites piques... Des signes en tout cas d'une véritable rivalité. Pas forcément simple pour installer un collectif.

- Manque de liant -

"C'est aussi parfois difficile pour un joueur comme Tiger Woods par exemple, très individualiste, de se fondre dans un groupe", estime Sébastien Brochu, journaliste à Golf Magazine.

Le manque de liant dans les équipes américaines n'explique pas tout non plus, et certains joueurs de l'équipe s'entendaient aussi très bien. Le problème a sans douté été ciblé et les Américains ont adopté "une dynamique (...) un peu plus collective ces dernières années", a assuré McIlroy.

"Je pense que c'est avant tout dû à l'arrivée de jeunes joueurs, vraiment fans de la Ryder Cup, et qui en font un moment fort de leur carrière. Vous avez des joueurs comme Jordan (Spieth), Rickie (Fowler) et Justin (Thomas), ils sortent ensemble, ils passent du temps ensemble, a-t-il estimé.

"Quelqu'un comme Rickie Fowler joue beaucoup, il fait le lien entre la jeune génération et les plus anciens", analyse Thomas Levet. Un lien qui fera peut-être la différence.

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