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Sanctions américaines: le gazoduc Nord Stream 2 sera achevé par la Russie

Le gazoduc Nord Stream 2 devant acheminer le gaz russe vers l'UE sera achevé par Moscou pour passer outre les sanctions américaines décrétées contre des entreprises européennes associées à sa construction, a indiqué mardi Gazprom.

"Le projet Nord Stream 2, déjà construit à près de 94%, sera achevé par la partie russe", a déclaré Elena Bourmistrova, directrice de Gazprom Export et vice-présidente du conseil d'administration du groupe, citée par les agences russes lors d'une conférence à Vienne.

Quasiment achevé, Nord Stream 2 doit permettre de doubler les livraisons directes de gaz naturel russe vers l'Europe occidentale en passant sous la mer Baltique pour arriver en Allemagne.

Le président américain Donald Trump a promulgué le 20 décembre une loi imposant des sanctions contre les entreprises associées à sa construction, estimant que la dépendance des Européens au gaz russe s'en verrait accrue et l'influence de Moscou renforcée.

Moscou a de son côté dénoncé une "concurrence déloyale" et une tentative visant à pousser les Européens à se tourner vers des importations de GNL depuis les Etats-Unis, plus chères que le gaz russe.

Première conséquence des sanctions américaines, l'entreprise suisse Allseas, chargée de poser les conduites, a suspendu sa participation au projet afin d'échapper aux mesures de rétorsion.

Les travaux devraient donc désormais être achevés par un navire de construction de Gazprom, l'Akademik Tchersky. Selon l'agence russe Interfax, ce dernier est actuellement "en cours de modernisation".

Le président russe Vladimir Poutine a dit espérer que le gazoduc serait achevé au plus tard début 2021, ce qui représente un retard d'un an, la mise en service initiale ayant été prévue fin 2019 ou début 2020.

La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé les sanctions de concert avec son homologue russe, réaffirmant son soutien au projet.

Le tube, qui a coûté pour l'instant 9,5 milliards d'euros, est financé à moitié par Gazprom, à moitié par les Européens: les allemands Wintershall et Uniper, l'anglo-néerlandais Shell, le français Engie et l'Autrichien OMV.

Gazprom n'a pas indiqué quel seraient les coûts engendrés par les sanctions et leurs conséquences. Le groupe a néanmoins assuré que le niveau de livraisons de gaz russe à l'Europe serait maintenu à moyen terme.

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