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Sanofi confiant pour 2018, fort de sa méga-acquisition prévue de Bioverativ

Sanofi s'est dit mercredi "en bonne voie" pour renouer avec une croissance plus franche en 2018, grâce à de nouveaux traitements et sa méga-acquisition de l'américain Bioverativ, qui devraient compenser un nouveau déclin prononcé de ses ventes dans le diabète.

Le géant pharmaceutique français est "en bonne voie pour reprendre le chemin de la croissance" cette année, a estimé son directeur général Olivier Brandicourt à l'occasion de la publication des résultats annuels.

Il mise sur une croissance du bénéfice net par action (BNPA) des activités compris entre 2% et 5% cette année à taux de change constants, contre un léger repli de 0,4% en 2017, dans les clous de son objectif d'une performance "globalement stable".

Sanofi compte notamment profiter à partir du second semestre de l'apport des ventes de Bioverativ, une biotech spécialisée dans l'hémophilie dont il a récemment annoncé l'acquisition pour 11,6 milliards de dollars (environ 9,3 milliards d'euros).

En revanche, son autre acquisition annoncée le mois dernier, celle de la biotech belge Ablynx pour 3,9 milliards d'euros, ne devrait pas encore contribuer à sa croissance cette année, ne disposant pas encore de traitements commercialisés.

Le groupe mise aussi beaucoup sur l'expansion des ventes mondiales de Dupixent (dupilumab), son nouveau traitement contre l'eczéma sévère, pour lequel il attend cette année une indication supplémentaire contre l'asthme. Lancé à partir de mars dernier, Dupixent a réalisé 219 millions d'euros de ventes l'an passé.

- Activité diabète toujours en berne -

Ces éléments positifs devraient compenser un nouveau recul marqué des ventes de sa franchise diabète, de 9% à taux de change constants, après une chute de 11%,1 l'an dernier. Soit un recul moyen de 7,3% sur la période 2016-2018.

Depuis 2015, les ventes de cette franchise, ancienne poule aux oeufs d'or de Sanofi, déclinent en raison d'une concurrence devenue féroce, en particulier aux Etats-Unis, où Sanofi a procédé l'an dernier à 400 suppressions nettes d'emplois commerciaux dans cette activité.

L'an dernier le dynamisme des divisions Sanofi Genzyme (maladies rares), Sanofi Pasteur (vaccins) et des activités dans les marchés émergents a toutefois plus que compensé le déclin de la franchise diabète en termes de ventes, et un échange d'actifs géant avec le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim a gonflé exceptionnellement le bénéfice net du groupe.

Le bénéfice net a ainsi atteint l'an dernier 8,43 milliards d'euros, un bond de 79,1% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 35 milliards d'euros, en croissance de 3,6% (+5,6% à taux de change constants). A devises et périmètre constants, les ventes globales de Sanofi ont toutefois quasi stagné (+0,5%).

Le quatrième trimestre a été difficile, avec un bénéfice net en chute libre de 83,7% à 129 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en repli de 2% à données publiées, en hausse de 4,1% à devises constantes et en baisse de 1,6% à taux de change et périmètre constants.

- Dépréciations sur Dengvaxia -

Outre son déclin dans le diabète, Sanofi a notamment souffert en fin d'année d'un important effet de change négatif lié à l'appréciation de l'euro face au dollar, et de dépréciations à hauteur de 262 millions d'euros, principalement liées aux déboires de son vaccin contre la dengue Dengvaxia aux Philippines.

Manille a suspendu en fin d'année une vaste campagne de vaccination infantile à cause de sa dangerosité potentielle dans certains cas.

"Il n'est absolument pas avéré que ce vaccin soit lié à aucun décès", a réaffirmé mercredi M. Brandicourt lors d'une conférence de presse, alors que les autorités philippines enquêtent sur les morts suspectes de 14 enfants vaccinés au Dengvaxia.

Présenté par Sanofi comme "l'innovation de la décennie" dans les vaccins au moment de son lancement fin 2015 après 20 ans de recherche-développement et 1,5 milliard d'euros d'investissements, ce vaccin est jusqu'à présent un échec commercial retentissant.

En 2017, il n'a généré que 3 millions d'euros de ventes contre 55 millions en 2016. Sanofi a accepté de rembourser à Manille les doses inutilisées, mais vient d'exclure de rembourser celles ayant déjà été administrées.

Les performances 2017 en demi-teinte et les prévisions 2018 inférieures aux attentes du marché ont plombé l'action Sanofi, qui a terminé la séance de mercredi en recul de 1,2% à 66,71 euros à la Bourse de Paris, tandis que le CAC 40 a gagné 1,82%.

Les investisseurs ont fait fi d'une hausse annoncée du dividende au titre de 2017, à 3,03 euros par action contre 2,96 euros pour 2016.

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