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SNCF, acte III: la grève des cheminots reprend à 20H00

Les cheminots lancent jeudi soir, à 20H00, un nouvel épisode de grève de deux jours, le troisième depuis début avril, à l'appel de syndicats toujours unis et déterminés à peser sur la réforme ferroviaire en cours d'examen à l'Assemblée nationale.

La SNCF communiquera vers 17H00 ses prévisions de trafic pour cette période d'arrêt de travail, qui s'achèvera à 07H55 dimanche. Elle coïncidera avec le début des vacances scolaires de printemps de la zone C (académies d'Ile-de-France, de Toulouse et de Montpellier).

Le groupe a déjà garanti la circulation de "200 TGV par jour" vendredi et samedi, contre environ 700 en temps normal, selon un porte-parole. Ils seront pilotés "par des conducteurs non-grévistes" et le renfort de "beaucoup de cadres" habilités à conduire ces trains.

Ce troisième épisode de la grève de deux jours sur cinq lancée par la CGT Cheminots, l'Unsa ferroviaire et la CFDT Cheminots débutera quelques heures après l'interview d'Emmanuel Macron dans le 13H00 de TF1. Le président pourrait alors s'expliquer sur la réforme de la SNCF contestée par les syndicats.

Lors de cet entretien, le chef de l'Etat "aura une grande responsabilité", avait averti mercredi Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, deuxième force syndicale à la SNCF.

"Nous ne sommes ni découragés ni résignés, mais combatifs, volontaires, déterminés", avait-il prévenu, réclamant de nouveau des négociations, ainsi que des "engagements" de l'exécutif pour "sortir positivement d'un conflit qui s'enlise".

La CGT Cheminots, premier syndicat du groupe, a appelé les agents à "maintenir la pression par l'élargissement de la mobilisation", alors que les députés ont commencé lundi à voter les articles du projet de loi de réforme ferroviaire qui doit arriver fin mai au Sénat.

Même détermination à la CFDT Cheminots, 4e syndicat, qui appelle les salariés à se mettre "tous en grève" pour bloquer "un projet sans fond et sans sens".

SUD-Rail, 3e syndicat, qui a lancé une grève illimitée, appelle aussi "à renforcer la grève et incite les cheminots à venir nombreux dans les assemblées générales pour débattre des suites", alors qu'aura lieu mardi le vote solennel de la loi en première lecture à l'Assemblée.

- "Tenir sur la durée" -

Mercredi soir, malgré l'opposition de députés de gauche déplorant d'importantes lacunes, l'Assemblée a voté une série de garanties pour les cheminots qui seraient transférés de la SNCF vers une autre entreprise ferroviaire, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence.

L'article adopté prévoit des transferts "prioritairement" sur la base du "volontariat" avec maintien illimité du niveau de rémunération et, pour les cheminots sous statut, conservation de la garantie de l'emploi et du régime spécial de retraite. Défendant "des garanties de haut niveau", la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a assuré que ce "sac à dos social" serait complété avant l'examen du projet de loi au Sénat, en fonction de la concertation en cours avec les syndicats.

La prochaine réunion de cette concertation est programmée lundi. Une autre est prévue le 20 avril, avant une séance de clôture le 25.

Les deux premiers épisodes de la grève CGT-Unsa-CFDT avaient fortement perturbé le trafic, alors que les agents indispensables à la circulation des trains (conducteurs, contrôleurs, aiguilleurs) s'étaient massivement mobilisés. Ce trio syndical a déjà déposé son quatrième préavis, allant de mardi à 20H00 jusqu'au vendredi 20 avril à 07H55.

En dehors de la grève, le trafic peut aussi être perturbé par des "scories des grèves sur la maintenance", selon la SNCF. En Ile-de-France, "on a des réels soucis sur la maintenance des rames, si bien que tous les trains ne roulent pas alors que les personnels sont là", a précisé un porte-parole.

Pour "tenir sur la durée", les syndicats peuvent compter sur la cagnotte de soutien lancée le 23 mars par une trentaine d'écrivains, réalisateurs ou universitaires. Vers 12H00 jeudi, elle approchait les 700.000 euros. Les syndicats ont décidé de créer une association pour gérer ces fonds qui seront redistribués aux grévistes.

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